Le Royaume-Uni et son fleuron londonien gèrent et distribuent un peu plus de 2.000 milliards d’euros d’actifs, mais le Luxembourg reste en tête pour la domiciliation des fonds. (Photo: Licence CC)

Le Royaume-Uni et son fleuron londonien gèrent et distribuent un peu plus de 2.000 milliards d’euros d’actifs, mais le Luxembourg reste en tête pour la domiciliation des fonds. (Photo: Licence CC)

C’est une nouvelle année record qui se profile pour l’industrie des fonds en Europe, selon les chiffres de Thomson Reuters Lipper, prestataire en données sur les investissements. Sa revue trimestrielle compte une progression de 6% du marché depuis la fin de l’année 2016, grâce à une collecte de 362,5 milliards d’euros pour le seul premier semestre. Soit quasiment autant que sur l’ensemble de l’année 2015, déjà considérée comme exceptionnelle avec un solde de 386 milliards d’euros.

Autre fait remarquable, la création de nouveaux fonds a dépassé en volume les fusions et liquidations de produits existants au deuxième trimestre, ce qui n’était plus arrivé depuis 2012. Toutefois, la recomposition du paysage des fonds va se poursuivre durablement, selon les analystes de Thomson Reuters Lipper, selon lesquels «il y a toujours un nombre élevé de fonds petits et non rentables sur le marché européen. À l’avenir, le nombre de fusions et de liquidations pourrait à nouveau dépasser celui des lancements de nouveaux produits.»

Le Luxembourg encore sous la barre des 4.000 milliards

Ce sont les fonds obligataires qui ont attiré le plus d’investisseurs au premier semestre (+161 milliards d’euros) – malgré la faiblesse des taux d’intérêt et la prochaine extinction des politiques monétaires accommodantes -, devant les produits diversifiés (+78 milliards), les fonds actions (+66 milliards), monétaires (+27 milliards), alternatifs (+25 milliards) et immobiliers (+3 milliards).

Le Royaume-Uni continue de dominer le marché de la gestion d’actifs en Europe avec plus de 2.000 milliards d’euros d’encours, loin devant la France (1.300 milliards d’euros), la Suisse et l’Allemagne (900 milliards chacune). En termes de domiciliation, le Luxembourg s’impose avec près de 3.400 milliards d’euros d’actifs, contre 1.600 milliards pour l’Irlande et 1.000 milliards pour la France.

La CSSF vient justement de publier le détail du patrimoine global des organismes de placement collectif au 30 juin, qui chatouille encore les 4.000 milliards d’euros en incluant les fonds d’investissement spécialisés et les sicar. Ce patrimoine atteignait précisément 3.943,598 milliards d’euros contre 3.956,366 milliards au 31 mai, soit une diminution de 0,32%. Mais pas de quoi entacher une progression de 12,7% du volume des actifs sur un an. Le marché luxembourgeois a perdu 12,768 milliards en valeur au mois de juin: l’évolution défavorable des marchés financiers a entraîné une baisse de 33,5 milliards que n’ont pas compensée les 20,751 milliards d’euros d’émissions nettes positives.