Stéphanie Damgé, directrice des Jonk Entrepreneuren, estime que la génération actuelle est prête à prendre des risques.  (Photo: Archives / Maison Moderne)

Stéphanie Damgé, directrice des Jonk Entrepreneuren, estime que la génération actuelle est prête à prendre des risques.  (Photo: Archives / Maison Moderne)

Madame Damgé, vous avez fait de l’éducation entrepreneuriale un sujet à part entière dans les lycées. Comment la jeune génération se positionne-t-elle face au fait de diriger sa propre entreprise?

«La génération actuelle est prête à prendre des risques et à se lancer, l’entrepreneuriat lui parle plus. Pour qui je fais ça? Pourquoi je le fais? Les jeunes cherchent à s’accomplir et à s’identifier à ce qu’ils font, c’est ça qui les motive. Mais tout en respectant un bon équilibre entre vie publique et vie privée: décider de quand on travaille, ils sont plus flexibles.

Le tout, c’est de ne pas être pessimiste, cela ne sert à rien de faire peur aux jeunes, il faut au contraire les motiver. Ils ont conscience qu’ils vont devoir s’adapter et être multidisciplinaires. Ce sont les ‘soft skills’ qui sont importantes.

Quels sont les différents programmes qui sont actuellement en place avec les jeunes?

«Nous avons la 11e édition du programme ‘My First Entreprise’ pour les 15-16 ans (10e technique et 4e classique): au sein d’équipes de 3 à 4 personnes, les jeunes ont eu comme mission de faire fructifier une mise de base de 40 euros pendant 3 mois. Ensuite, une compétition de mini-business plan est mise en place, avec la finale au mois d’avril. C’est l’étape avant les mini-entreprises.

Ce projet réunit les 16-19 ans durant toute une année scolaire. Nous suivons actuellement 64 mini-entreprises.

Il y a aussi les ‘Innovation Camp’, qui seront désormais organisés trois fois par an au lieu de deux jusque-là. C’est le ministère de l’Économie qui a animé le dernier sur des thématiques de la troisième révolution industrielle, la construction, la mobilité et l’énergie. Les jeunes ont pu présenter leurs idées devant cinq ministres, et ils n’ont pas flanché!

Nous manquons de volontaires issus du monde de l’artisanat.

Stéphanie Damgé, directrice de Jonk Entrepreneuren

Votre réseau de volontaires est-il suffisant pour couvrir tous les programmes?

«L’asbl fonctionne grâce à un réseau de 500 volontaires issus du monde économique qui sont déployés sur 11 programmes. Ces derniers trouvent leur compte car les échanges sont riches avec les jeunes. Leur fraîcheur et leurs idées permettent aux volontaires de voir les choses d’une nouvelle manière.

Ce qui manque par contre, ce sont des volontaires issus du monde de l’artisanat, ils sont encore trop peu nombreux. Les artisans travaillent souvent dans des petites structures et n’ont pas forcément le temps ni les ressources pour pouvoir passer du temps avec les jeunes sur les programmes, c’est dommage.

Est-ce qu’il y a de nouveaux programmes prévus pour 2018?

«Nous allons participer à des programmes européens comme le Prix pour une école entrepreneuriale, et toutes les écoles ou presque au Luxembourg participent à au moins l’un de nos programmes. Le ministère va donc lancer un comité pour juger de l’implication des écoles.

Au niveau européen également, les jeunes qui suivent nos programmes vont pouvoir passer un petit diplôme, l’‘Entrepreneurial Skills Pass’. Nous l’avons lancé en projet-pilote l’année dernière, et ça s’est très bien passé. Les jeunes lancent leur mini-entreprise tout au long de l’année et ils passent un examen à la fin pour valider leur diplôme qui est reconnu en Europe par les différentes chambres de commerce. Pour le lancement officiel, nous avons déjà 100 élèves inscrits.»