Hiroshi Mikitani est le fondateur et directeur de la société de e-commerce nippone. (Photo: Licence CC)

Hiroshi Mikitani est le fondateur et directeur de la société de e-commerce nippone. (Photo: Licence CC)

S’il n’est pas un camouflet, l’événement fait au moins figure de pied de nez à l’adresse du Luxembourg. Grâce à son agressivité fiscale, la France vient d’obtenir ce 17 février l’installation sur son sol du premier centre de recherche européen du géant nippon des services en ligne, Rakuten.

Hiroshi Mikitani, le PDG du groupe japonais, a en effet déclaré: « S'il n'y avait pas eu le crédit d'impôt recherche, j'aurais hésité et j'aurais peut-être choisi une autre ville, peut-être Londres ou Luxembourg.» Ce qui n’a pas manqué de faire réagir «la toile».

Le Grand-Duché tenait la route puisque Rakuten y a son siège européen depuis 2008, mais la France – un réel marché où Rakuten opère via Price Minister – a sorti le grand jeu en satisfaisant aux vœux du géant nippon du commerce en ligne en termes de fiscalité, mais aussi en opérant sur le registre symbolique. Hiroshi Mikitani recevait ce lundi la légion d’honneur des mains du ministre des Affaires étrangères. L'intéressé participait également, avec une trentaine d'autres dirigeants d’entreprises, au Conseil stratégique de l’attractivité présidé par… le président François Hollande «himself».

Dans une interview à la Tribune, le fondateur de Rakuten a ainsi indiqué que son principal message a été à cette occasion de dire que la France devait «encourager les entrepreneurs». Il aurait aussi demandé de diminuer la taxation sur les plus-values, «car elle risque de démotiver les créateurs d'entreprises ou les inciter à déménager rapidement vers un autre pays.»

Tout ne s’est cependant pas joué sur le terrain fiscal, puisque l’ingénierie française a également été vantée. Rakuten devrait employer une vingtaine d’ingénieurs dans les 12 prochains mois. Le 14 février, Rakuten annonçait 3.711 millions d’euros de recettes en 2013 pour 307 millions d’euros de résultat net.