Ouvrage d’art impressionnant en soi, le barrage de Vianden cache aussi une formidable machine de guerre énergétique. Et cela ne date pas d’hier. La Société électrique de l’Our va fêter les 50 ans de l’inauguration officielle de la centrale d’accumulation par pompage. Et, dans quelques mois, la SEO saluera la mise en service de la 11e machine, prévue pour la fin de cet été ou le début de l’automne 2014.
La force de l’eau, dans la vallée de l’Our, trouvait son prolongement électrique dans la géopolitique de l’après-guerre. Sous l’égide du gouvernement luxembourgeois, la SEO était constituée dès 1951 mais elle trouva son vrai fondement, en 1958, lorsque le traité entre le Grand-Duché et le Land de Rhénanie-Palatinat a créé les bases légales pour la centrale de Vianden. Les quatre premiers groupes hydroélectriques ont été mis en service à l’hiver 1962-63. Un an plus tard, la deuxième phase d’extension, avec cinq machines supplémentaires, était terminée.
À la suite de la libéralisation du marché de l’énergie, le contrat d’approvisionnement en électricité entre le gouvernement luxembourgeois, la SEO et RWE a été remplacé par un accord entre Enovos, RWE et la SEO. L’objectif principal demeure l’approvisionnement garanti en électricité du réseau luxembourgeois.
Un rôle toujours plus important
«Dans le cadre de la libéralisation du secteur européen de l’électricité, du besoin croissant en énergie d’équilibrage et services systémiques, ainsi que de l’injection non prévisible à court terme de courant issu d’énergies renouvelables, notamment d’éoliennes, les centrales d’accumulation par pompage joueront un rôle toujours plus important dans le réseau européen interconnecté», précise-t-on chez SEO.
Afin d’atteindre une puissance nominale additionnelle de 200 mégawatts, la SEO est en train d’étendre la centrale d’accumulation par pompage de Vianden par une 11e machine. Les travaux, colossaux, ont commencé début 2010. L’investissement dans la «M11» a été effectué par les partenaires du projet, RWE Power et Enovos Luxembourg.
«Pendant la période de construction d’un peu plus de quatre ans, plus de 300 personnes ont travaillé sur le chantier aux moments de pointe», souligne la SEO, qui voit encore des effets induits au-delà, sur le site même, auprès des fournisseurs et dans la région.
