La Bourse de Luxembourg est la première plateforme au monde à avoir été dédiée exclusivement aux obligations vertes.  (Photo: Paperam.lu / archives)

La Bourse de Luxembourg est la première plateforme au monde à avoir été dédiée exclusivement aux obligations vertes.  (Photo: Paperam.lu / archives)

Deux ans après la COP21, Paris accueille ce mardi un nouveau sommet sur le climat, organisé à l’initiative du président français Emmanuel Macron, avec le soutien des Nations unies et de la Banque mondiale.

Devant réunir 4.000 participants – dont le Premier ministre Xavier Bettel et la ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg – ainsi que 800 organisations et acteurs publics et privés, ce «One Planet Summit» est consacré au financement des politiques climatiques, «actuellement insuffisant pour atteindre les engagements de l’Accord de Paris», comme le relevait il y a peu Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale.

«Tout le monde est désormais conscient du fait que la prochaine étape est d’assurer les investissements pour accompagner notamment les pays en voie de développement dans leur adaptation aux problématiques du changement climatique», a poursuivi le dirigeant de l’institution basée à Washington, ajoutant que «sans financement, l’Accord de Paris ne restera qu’un processus politique et que rien ne changera sur le terrain».

Un triple enjeu

En matière de financements publics, l’un des enjeux de ce sommet est de mettre en œuvre les actions des collectivités et des métropoles qui, en parallèle des États, prennent une part active à la mobilisation en faveur d’une économie décarbonée. Du côté des financements privés, il s’agit de mettre en avant les actions des entreprises proactives dans la lutte contre le changement climatique, notamment par la fixation d’un prix du carbone interne dans leurs décisions d’investissements.

Un autre enjeu de ce «One Planet Summit» est la mise en place d’un écosystème permettant un partage des expériences des acteurs publics et privés, et des mesures à prendre en faveur du financement de la lutte contre le réchauffement climatique.

Enfin, il s’agit également de préparer les prochaines échéances, et en particulier le sommet de l’action climatique mondiale qui réunira des représentants des villes, des entreprises, du monde de la recherche et de la société civile en septembre 2018 à San Francisco.

«Green bonds»: l’expertise luxembourgeoise

À noter encore qu’en prélude à ce «One Planet Summit» s’est tenu ce lundi – à Paris également – un «Climate Finance Day» destiné à faire la promotion des différentes facettes de la finance verte, dont notamment les «green bonds», des émissions obligataires lancées par exemple par une collectivité locale ou une entreprise pour financer un projet ou une activité contribuant à la transition énergétique.

Sur ce point, le Luxembourg a pu faire valoir son rôle de pionnier. D’une part, parce que la Bourse de Luxembourg, en septembre 2016, avait lancé le Luxembourg Green Exchange (LGX), le tout premier dispositif dédié aux obligations vertes qui avait valu au pays de faire la une des journaux du monde entier.

Et d’autre part, parce que l’agence de certification Luxflag, créée il y a plus de 10 ans, s’est axée ces dernières années sur la finance verte, labélisant en octobre dernier – selon les dernières données disponibles – 78 fonds d’investissement qui géraient plus de 31 milliards d’euros d’actifs.

Si la grande majorité se situait dans le domaine de la microfinance, de plus en plus choisissent toutefois Luxflag pour valider leurs engagements dans les labels environnement, ESG (environnement, social, gouvernance) et financement climatique.