Non rentable, la centrale gaz-vapeur Twinerg va fermer en octobre prochain. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Non rentable, la centrale gaz-vapeur Twinerg va fermer en octobre prochain. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Lundi 25 août, la radio 100,7 obtient la confirmation de la part d’une porte-parole du groupe Electrabel, actionnaire majoritaire (65%) de Twinerg à Esch, que la centrale à gaz-vapeur sera fermée à partir d’octobre prochain. «Le conseil d’administration de Twinerg a informé les autorités en avril de mettre à l’arrêt la centrale à partir du 1er octobre», expliquait la responsable en refusant de se prononcer sur le sort définitif de l’installation, par exemple sa vente ou le caractère irréversible de la décision. «Les centrales au gaz tournent de moins en moins compte tenu du prix du gaz et du développement des énergies renouvelables», précisait la porte-parole au micro de la radio.

La faible rentabilité des centrales au gaz n’est pas vraiment une nouveauté. Électrabel prévoit de fermer ses usines à gaz en Belgique, alors qu’en France, sa maison mère GDF Suez a déjà «mis sous cocon» trois de ses quatre centrales dès 2013. Lors de la présentation des résultats d’Enovos au printemps dernier, qui est actionnaire de 17,5% du capital de Twinerg (le groupe sidérurgique ArcelorMittal détient une participation identique), ses dirigeants avaient déjà exprimé leurs inquiétudes sur la rentabilité de la centrale située à Esch, qui a perdu plus de 13 millions d’euros en 2013.

Faut-il pour autant la fermer définitivement, alors que ce type d’installation peut être indispensable lorsque les conditions météorologiques rendent inefficace les panneaux solaires ou les éoliennes? Comment toutefois rendre rentable le fait de garder une centrale au gaz en veille si elle ne produit pas d’énergie?

Le député LSAP Georges Engel a ainsi demandé dans une question parlementaire au ministre de l’Économie Étienne Schneider, également LSAP, de se prononcer sur le caractère provisoire ou définitif de l’arrêt annoncé par Électrabel et de dire quelles mesures il entend prendre pour faire face à cette situation.

Financer la mise en veille?

L’Allemagne et la France songeaient à mettre en place un modèle dans lequel les producteurs reçoivent une indemnité pour maintenir les centrales au gaz opérationnelles, même si elles ne produisent pas d’énergie. La Belgique réfléchit aussi à l’introduction d’une sorte de prime au «cocoonage» à accorder aux centrales à gaz non rentables qui ont fourni de l’électricité pour compenser une pénurie. 

Étienne Schneider pourrait donc s’inspirer de ses modèles et faire des propositions pour sauver la centrale du sud du pays et une partie de ses emplois (21 au total).

La mise à l’arrêt de Twinerg devrait aussi avoir un impact sur les activités et le futur de Sudcal, la société publique qui exploite un réseau urbain à Esch-sur-Alzette, alimenté par la centrale gaz-vapeur.