Marja Lehto (ambassadrice de Finlande au Luxembourg) (Photo : DR)

Marja Lehto (ambassadrice de Finlande au Luxembourg) (Photo : DR)

La table ronde «Qualités, rôles, défis et satisfactions d’un leader»,organisée le 6 octobre, a permis de mieux cerner l’influence des femmes à des hauts degrés de hiérarchie.

Si l’équilibre homme-femme en entreprise demeure un sujet très «sensible» de nos jours, le constat est là: les femmes occupent de plus en plus de postes à responsabilités dans leurs entreprises. Elles en sont même parfois les leaders. Une évolution logique lorsque l’on sait qu’en Europe, 60% des diplômés universitaires sont des femmes.

Mais certains préjugés ont encore la vie dure, même si la présence des femmes à des postes importants est de plus en plus courante et, surtout, jugée positive. «La priorité des entreprises est de trouver des talents», a indiqué Monica Jonsson, fondatrice de CoachDynamix et intervenante dans le cadre de la table ronde «Qualités, rôles, défis et satisfactions d’un leader», organisée par le réseau Women Leadership in Europe. «Et l’augmentation de la présence féminine est bénéfique notamment au niveau de l’organisation. Leur prise de décision est souvent précise et sans tergiversation. Et de nos jours, il faut se positionner rapidement.»

De son côté, David Micallef, general manager de Bank of New York Mellon, n’y est pas allé par quatre chemins. «Dans mon entreprise, la majorité des postes importants sont occupés par des femmes. Cette présence entraîne un équilibre, voire un esprit modérateur, lorsque les tensions sont présentes. Et comme la gent féminine possède beaucoup d’esprit critique, cela nous permet de progresser de manière rapide et efficace. Maintenant, les femmes sont confrontées à un challenge qui n’apparaît pas vraiment dans le parcours des hommes: le choix entre leur carrière et les obligations familiales. Le but est donc de trouver un juste équilibre.»

Une question de confiance

Cet équilibre semble s’être trouvé davantage dans certains pays que d’autres. La Scandinavie a toujours été citée en modèle dans ce domaine-là. Marja Lehto, ambassadrice de Finlande au Grand-Duché, a pu le confirmer. «La proportion de femmes siégeant dans les conseils d’administration des sociétés luxembourgeoises cotées en Bourse est de moins de 5%. En Suède et en Finlande, elle est de 27% et de 24%. Il y a donc encore du travail dans certains pays, même s’il ne faut pas imposer la présence féminine à tout prix. Tout doit se faire naturellement pour ne froisser aucune susceptibilité.» Et de mettre également en avant la présence, ou pas, de structures parascolaires susceptibles d’accueillir les enfants dont les parents travaillent tous les deux.

Mais pour arriver à un haut statut professionnel, il faut, avant tout, avoir confiance en soi. «La performance est l’objectif principal, quels que soient le sexe, le niveau de diplôme ou la couleur de peau, précise Christopher Bowman, directeur de l’International School of Luxembourg. Mais on ne change pas les mentalités du jour au lendemain. Les femmes doivent encore redoubler d’efforts pour faire leurs preuves. Elles doivent avant tout se comprendre et avoir confiance en elles. Généralement, cela se passe très bien car, contrairement à la gent masculine, elles connaissent leurs objectifs et mettront tout en place pour y arriver. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les entreprises comptant de nombreuses femmes dans leur conseil d’administration progressent plus vite.»

Outre cette confiance en soi, l’assertivité a été décrite comme un élément clé à développer pour les femmes. «Pour être de véritables leaders, il faut qu’elles aient cette capacité à exprimer leurs besoins, leurs attentes, leurs ressentis», conclut Monica Jonsson.