Robert Dennewald veut des mesures en faveur de la compétitivité, de la croissance et de l’emploi. (Photo : archives paperJam)

Robert Dennewald veut des mesures en faveur de la compétitivité, de la croissance et de l’emploi. (Photo : archives paperJam)

La conférence de rentrée de la Fedil, ce mardi, avait un parfum électoral.  À l’approche du scrutin législatif, c’est avant tout aux candidats et, plus encore, au prochain gouvernement, que les représentants du secteur industriel souhaitent s’adresser. Le Fedil entend le faire par le biais d’une broche intitulée «Priorité à la croissance et à l’emploi – Message de la Fedil en vue des élections législatives».

Elle reprend une série d’actions concrètes qui devraient permettre au futur gouvernement, selon la Fédération, de renforcer la compétitivité des entreprises luxembourgeoises et de créer des emplois.

Un salarié fantôme dans un tableau morose

Comme l’a rappelé Robert Dennewald, le président de la Fedil, la situation est loin d’être rose. La crise touche encore les entreprises luxembourgeoises. «Au cœur du premier semestre, en considérant la même période un an plus tôt, la production industrielle a chuté de 4,7%. Par ailleurs, les prévisions en matière de croissance restent modestes. On prévoit une hausse de 1% du PIB, une croissance qui reste inférieure aux 3% indispensables pour assurer la durabilité du modèle luxembourgeois. Enfin, le chômage a atteint le seuil des 7%, du jamais vu au Luxembourg.»

Dépeignant un tableau morose, Robert Denenwald s'attaque, notamment, à l’indexation des salaires, avec une tranche franchie au 1er octobre prochain «qui nuira à la compétitivité de nos entreprises et les pénalisera par rapport à la concurrence à l’étranger». Pour la Fedil, il faut rappeler qu'«une tranche indiciaire équivaut, pour une entreprise de 40 salariés, à l’embauche d’un salarié fantôme, et ceci, de surcroît, en période de crise». 

Dix axes de réformes

Au cœur de sa brochure, la Fedil en appelle évidemment «à la mise en œuvre d’une politique de désindexation générale de l’économie et anti-inflationniste». Mais pas seulement. Au travers de dix grands thèmes, elle énonce des actions concrètes à déployer en faveur de l’économie.

Elle prône donc une plus grande diversification économique, une fiscalité plus efficace et des finances publiques assainies, une meilleure promotion de la recherche, du développement et de l’innovation. Elle souhaite que le prochain gouvernement s’attache à créer de la valeur ajoutée par le développement de la société de l’information. La compétitivité est au cœur des recommandations de la Fedil, qui souhaite un rééquilibrage des politiques de l’énergie et du climat, une réforme du marché de l’emploi, de la formation et de l’organisation du travail (avec plus de flexibilité). Enfin, la Fedil souhaite un assainissement de la sécurité sociale, une administration plus efficace et une gouvernance améliorée. Tout un programme. 

«Au vu de la gravité de la situation, il ne suffira pas, pour le gouvernement, de simplement gérer les affaires courantes pendant les cinq années à venir», a commenté Nicolas Soisson, directeur de la Fedil. Il faut engager un programme de réformes ambitieux, soutenu par un projet politique porteur d’avenir pour une économie luxembourgeoise qui souffre d’une perte de compétitivité accablante.»