Alexandre Rochegude (ici lors d'un speech en Californie) n'est plus actionnaire de Flashiz mais il agit pour elle. (Photo: DR)

Alexandre Rochegude (ici lors d'un speech en Californie) n'est plus actionnaire de Flashiz mais il agit pour elle. (Photo: DR)

Flashiz change d’ère. C’est une success story grand-ducale qui devient, a priori, moins luxembourgeoise. Mais qui promet de gros développements internationaux au départ d’un ancrage luxembourgeois renforcé…

Tout cela ne ressort pas nécessairement du communiqué très corporate reçu ce mardi matin, depuis Paris, et qui explique, en gros, que Flashiz est acquise par le groupe irlandais Fexco, avec le partenariat financier du groupe BNP Paribas, via la branche Personal Finance du groupe français.

C’est vrai mais c’est plus compliqué.

Une nouvelle société

En fait, Flashiz est surtout une marque, à la base, qui s’est bien développée depuis 2011 et son lancement par la société luxembourgeoise Mobey. Flahiz s’est fait un nom mais ce n’était pas encore une société, jusqu’il y a très peu de temps. Flashiz International est née début septembre dernier seulement. Et c’est cette société qui est rachetée par Fexco et BNP Paribas.

Flashiz International a été créée, par les actionnaires et fondateurs historiques, pour asseoir l’ancrage grand-ducal. Le ministère de l’Économie a d’ailleurs été associé de près à la stratégie, guidée par les marques d'intérêt d’importants investisseurs internationaux, en l’occurrence les Irlandais de Fexco, accompagnés par BNP Paribas.

La société de services financiers Fexco, née en 1981, emploie 1.800 personnes pour l’ensemble de ses activités en Irlande, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient et en Australie. Elle s’est installée en acteur important des paiements internationaux, des opérations de change, du traitement de transactions, des solutions de services gérés pour les entreprises et l’externalisation. Ce profil avait tout pour l’amener vers le Luxembourg et sa plateforme bénie pour les développements digitaux et les solutions financières, portée par la vague des paiements mobiles.

Dans le prolongement de l'investissement de BGL

Pour autant, Flashiz garde une portée luxembourgeoise assumée. Elle englobe les sociétés Mobey – le socle historique de la solution, sortie du PwC’s Accelerator – et Fidely Street, société sœur axée sur le développement commercial international. Alexandre Rochegude et Frédéric Stiernon en ont été dès le départ été les principaux fondateurs et animateurs.

C'est donc Flashiz International qui est intégralement rachetée par Fexco et BNP Paribas, qui accompagne l’investissement. Le montant du rachat de l’intégralité des parts n’est pas divulgué.

On sait que BNP Paribas prolonge sa logique puisque la BGL était entrée dans le capital de Mobey en 2012.

Capital augmenté

On sait aussi que Mobey, dans le cadre de la procédure de rachat, a vu son capital augmenter via le système des obligations convertibles. Une première tranche de plus de 2 millions d’euros est libérée et il est prévu que le total passe progressivement à quelque 5 millions d’euros.

Si les administrateurs historiques viennent de démissionner, début octobre, Alexandre Rochegude reste CEO et administrateur de Mobey et de la nouvelle société Flashiz International, sous l’égide du groupe Fexco.

Enfin, et ce n’est pas négligeable, Flashiz et ses nouveaux actionnaires promettent des développements intéressants pour la plateforme luxembourgeoise. Et pas seulement à l’échelle européenne.

Amérique, Australie, Asie... et emploi

Joint aux États-Unis, ce mardi, par paperJam.lu, Alexandre Rochegude évoque l’avènement de Flashiz France, de Flashiz Espagne, ainsi que des «contrats importants qui se profilent avec des partenaires d’envergure, d’ici à la fin d’année».

Le co-fondateur de Mobey et Flashiz poursuit: «Nous sommes bien présents aux USA depuis six mois, où nous avons été primés notamment au sein de la Sillicon Valley. Nous sommes en Australie désormais. Et nous signons avec un important pays d’Asie sur lequel nous allons communiquer bientôt.»

Quant au développement physique de l’activité made in Luxembourg, Alexandre Rochegude est plus que rassurant : «Nous employons actuellement quelque 35 personnes. Et nous avons un plan de recutement en cours. Nous comptons avoir doublé nos effectifs d’ici un an.»