Georges Wagner (Photo: Olivier Minaire)

Georges Wagner (Photo: Olivier Minaire)

A 25 ans, le discret cercle business ne relâche pas ses efforts pour satisfaire ses 1.500 membres.Le 6 décembre, le Cercle Munster a fêté son 25e anniversaire. L’occasion pour ses membres de passer un moment amical et chaleureux dans leur deuxième maison du Grund, où le club business a élu domicile. L’évènement a également permis de rappeler la genèse du Cercle au début des années 1980: une initiative commune de Carlo Clasen (Caves Bernard Massard), qui voulait rassembler les industriels en s’inspirant du Cercle artistique gaulois de Bruxelles, de Constant Franssens, président de la Kredietbank, qui souhaitait voir naître un club de banquiers au Grand-Duché, et de Georges Lentz, directeur général de Brasserie Bofferding, qui a mis les locaux à la disposition du club, au 5-7 de la rue Munster.

Un tiers de non-Luxembourgeois

Comme lors de sa création, le Cercle fonctionne encore sur une structure double, recommandée par l’administration elle-même: Munster SA (toujours présidée par Carlo Clasen), en charge de l’immobilier, des restaurants, et Cercle Munster asbl, l’association de membres présidée par André Schwachtgen. «La loi luxembourgeoise ne reconnaît pas les clubs privés. Un lieu où l’on vend des boissons alcoolisées est considéré comme public. D’où cette dualité», explique Georges Wagner, diplômé de l’Ecole hôtelière de Lausanne et directeur du Cercle depuis l’origine. C’est bien à une clientèle triée sur le volet que le Cercle est réservé. «Le port de la cravate est obligatoire. Les candidatures doivent être appuyées par deux parrains. Les indésirables ne sont pas refusés par le comité d’admission qui se réunit cinq à six fois par an, mais ils restent longtemps sur liste d’attente», sourit Georges Wagner.

Discret, le club se garde néanmoins de faire dans le sectarisme, le nationalisme ou la phallocratie. «Les femmes sont admises et nous comptons environ un tiers d’adhérents non luxembourgeois. Les nouveaux arrivants au Grand-Duché veulent souvent nous rejoindre pour enrichir leur carnet d’adresses», précise-t-il. Les 1.500 membres s’acquittent d’une cotisation de 475 euros, en plus d’un droit d’entrée de 1.250 euros.

Si le succès du Cercle Munster ne se dément pas, cela tient notamment à la qualité de son restaurant gastronomique, qui se distingue de la cuisine parfois rustique et familiale servie dans ce type de clubs. Il n’est pas question de concurrencer les restaurants traditionnels, mais bien d’offrir le meilleur service. «Chez nous, les entreprises industrielles sont au moins aussi présentes que les banques, qui disposent souvent de leur propre salle de restauration», indique Georges Wagner. Que ce soit dans de petits salons, ou dans la grande salle de banquet pouvant recevoir jusqu’à 100 personnes, membres et invités sont accueillis tous les jours de 12 heures à minuit sauf le samedi midi, le dimanche et les jours fériés. «Tout ce que nous gagnons est réinvesti dans le lieu. Nos projets immédiats? Une climatisation, une nouvelle décoration de la bibliothèque et une extension au grenier», précise-t-il.

Le Cercle propose également chaque mois un programme d’animation (concerts, expositions, conférence, dégustations...). En novembre, les membres pouvaient, entre autres, suivre un cycle de cours consacré au chocolat, participer à une soirée «huîtres creuses» ou à une soirée portes ouvertes dans la cave à vins du Cercle Munster qui contient 90.000 bouteilles (valeur approximative: 1,5 million d’euros). Au menu de décembre, visite de l’exposition du peintre luxembourgeois Foni Tissen (1909-1975) au Musée National d’Histoire et d’Art ou concert de gala à la Philharmonie.Aujourd’hui, le Cercle affine et segmente son offre. Georges Wagner: «Nous voulons donner plus de place aux intérêts différents des membres en créant des mini-réseaux à thème (musique, golf, voyages...) à l’intérieur du Cercle.»

Ici, on est loin des réseaux sociaux en vogue sur Internet. «Nous profitons de tous les moyens modernes pour faire de la communication. Mais le contact final se fait de vive voix, rappelle le directeur. Nous sommes un réseau en chair et en os.»