Le président de la CSL, Jean-Claude Reding, observe ce qui se cache sous l'image du «paradis» luxembourgeois. (Photo: Julien Becker / archives )

Le président de la CSL, Jean-Claude Reding, observe ce qui se cache sous l'image du «paradis» luxembourgeois. (Photo: Julien Becker / archives )

Depuis qu’elle publie son Panorama social, soit un peu plus de cinq ans, la Chambre des salariés (CSL) aboutit au même constat: l’accroissement des inégalités. Au niveau des salaires, mais aussi entre la taxation des revenus liés au travail et ceux liés au capital.

Comme en 2013, et après plusieurs années de baisse, les salariés luxembourgeois ont connu une progression du pouvoir d’achat, note le rapport. Mais la progression a été plus importante pour les hauts salaires que pour les bas. Cherchez l’erreur! «Bien que le Luxembourg soit l’un des pays les plus développés au monde, sa richesse se trouve de plus en plus inégalement répartie au sein de la population», constate Jean-Claude Reding, le président de la CSL.

L’année 2014, sous analyse, est marquée par une légère amélioration de la situation, notamment au niveau du ratio entre les revenus des plus riches et des plus faibles, mais le rapport s’interroge sur le fait de savoir s’il s’agit d’une inversion de tendance ou d’une évolution ponctuelle et transitoire.

La richesse est de plus en plus inégalement répartie au sein de la population.

Jean-Claude Reding, président de la CSL

La CSL constate aussi que le taux de pauvreté a connu une forte augmentation entre 2013 et 2014. Il atteint un taux de 6,4%, ce qui le rapproche de plus en plus de l’UE 15. En 2014, 83.000 personnes sont en position de risque de pauvreté.

En fait, ce risque a diminué pour trois catégories: les ménages d’un adulte de 65 ans ou plus, ceux de deux adultes dont l’un au moins a 65 ans ou plus et le groupe des femmes seules. Par contre, le risque continue d’augmenter pour les personnes seules avec enfants à charge.

Le Panorama social 2016 note encore qu’un chômeur sur deux vit sous le seuil de pauvreté et que la charge liée au logement est aussi un facteur de risque important. Au Luxembourg, 35,2% des ménages font face à de lourdes charges financières liées au logement.

L'évolution du chômage inquiète

Au niveau du contexte de l’emploi, la CSL note que le Luxembourg reste dans une position enviable en matière de taux de chômage. Mais, précise son rapport, il y a quand même lieu de s’inquiéter de son évolution. La situation s’est assez fortement dégradée depuis l’année 2005. Et, à ce niveau, les jeunes sont 2,5 fois plus exposés au risque de chômage que l’ensemble de la population.

L’enquête note enfin que, en ce qui concerne la qualité du travail, 47,7% des employés estiment devoir travailler souvent sous contrainte de temps ou dans la précipitation. 30% déclarent aussi devoir être «toujours» ou «souvent» joignables, même en dehors du travail.