La bonne santé économique du pays ne semble pas suffisamment profiter aux travailleurs, estime la CSL. (Photo: Chambre des salariés/Archives)

La bonne santé économique du pays ne semble pas suffisamment profiter aux travailleurs, estime la CSL. (Photo: Chambre des salariés/Archives)

Ce n’est pas un scoop, mais la Chambre des salariés (CSL) a tenu à le noter, graphiques explicatifs à l’appui: la crise a «largement» été amortie au Luxembourg. Le PIB du Grand-Duché en 2017 a été 20% plus élevé que celui de 2007 – alors que la moyenne européenne de cette croissance a été de 8%.

Et de noter encore que l’activité économique du pays, autant au niveau du nombre d’emplois qu’en termes de valeur ajoutée, a connu une hausse bien supérieure à celles de ses voisins.

Croissance de 190% des CDD

Pourtant, cette bonne santé ne semble pas suffisamment profiter aux travailleurs, tempère la CSL, qui s’est intéressée à l’évolution des contrats à durée déterminée (CDD). Depuis 2003, ils auraient augmenté de 190% parmi les salariés résidents.

Et d’affirmer que cette évolution est plus importante que dans d’autres pays, même si, en pourcentage, par rapport aux CDI, ce taux reste inférieur à celui de la moyenne européenne – 9% pour le Luxembourg et 16% pour la moyenne de la zone euro.

Risque de pauvreté augmenté

La CSL démontre par ailleurs que le recours à ce type de contrat ne débouche pas automatiquement sur un CDI ou une situation financière avantageuse par rapport aux salariés classiques.

Le salaire moyen des CDD ne représente en moyenne que 61,2% du salaire moyen des CDI, démontre la CSL. Un pourcentage qui place le Luxembourg dernier de l’UE, loin derrière la moyenne des 28 sur ce plan, qui est de 72,3%.

Et d’ajouter que le taux de risque de pauvreté pour un travailleur luxembourgeois employé en CDD est bien plus élevé, encore une fois, que dans le reste de l’UE (25,6% contre 17,4%).