«L’expansion mondiale reste vigoureuse, mais elle est moins égale, fragile et menacée.» Tel est le titre donné par le conseiller économique du Fonds monétaire international (FMI) à son analyse qui accompagne les perspectives de l’économie mondiale, publiées lundi par l’institution.

Selon Maurice Obstfeld, la reprise économique au niveau international commence à montrer ses limites. Le bailleur international continue, certes, de prévoir une croissance mondiale de 3,9% pour 2018 et 2019, mais avec «un risque d’une révision à la baisse augmenté, même à court terme.»

Source: FMI

La zone euro ralentit

Un cycle économique qui arrive à son terme, des mesures de relance budgétaire qui s’estompent et l’escalade des tensions commerciales… Le climat s’alourdit pour les pays développés, qui vont devoir s’attendre à des ralentissements de leur croissance, prévient le FMI.

«La croissance reste généralement vigoureuse dans les pays avancés, mais elle ralentit dans beaucoup d’entre eux, notamment dans des pays de la zone euro, au Japon et au Royaume-Uni», affirme Maurice Obstfeld. «Pour les pays avancés, nous prévoyons une croissance de 2,4% en 2018, soit 0,1 point de pourcentage de moins que notre projection d’avril dernier. Nous maintenons une prévision de croissance inchangée de 2,2% dans ces pays pour 2019.»

En ce qui concerne la croissance de la zone euro, l’institution revoit par contre plus fortement ses prévisions à la baisse, anticipant -0,2 point en 2018 et -0,1 point en 2019, à 2,2% et 1,9%. Pour rappel, dans ses prévisions de printemps, la Commission européenne prévoit pour cette même région une croissance de 2,1% en 2018 et de 2% en 2019.

La guerre commerciale menace

De son côté, l’économie des États-Unis continue de bénéficier des baisses récentes d’impôts et de l’augmentation des dépenses publiques entamées par l’administration Trump. Cette bonne santé économique a un effet positif sur l’économie mondiale, mais l’ombre d’une guerre commerciale de plus en plus acerbe avec plusieurs de ses partenaires historiques noircit le tableau.

«Si ces menaces se concrétisent et si la confiance des chefs d’entreprise diminue en conséquence, la production mondiale pourrait être inférieure d’environ 0,5% aux projections actuelles d’ici 2020», ajoute même Maurice Obstfeld.