Une première visite d'État avait été organisée à Zagreb, en juin 2010. Avec un volet économique en marge. (Photo: SIP / Charles Caratini)

Une première visite d'État avait été organisée à Zagreb, en juin 2010. Avec un volet économique en marge. (Photo: SIP / Charles Caratini)

Tout nouvel entrant dans l’espace européen est un partenaire commercial potentiel. C’est une évidence et, en général, le Luxembourg n’attend pas de la rencontrer sur sa route pour en tenir compte. La Croatie qui fait son entrée, ce 1er juillet, n’y fait pas exception.

Ainsi, au service international de la Chambre de commerce, on a préparé le terrain… sans avoir constaté grand-chose. «Nous avions organisé une mission économique à Zagreb dans le cadre de la visite d’État, en 2010.» Depuis ces trois dernières années, le niveau d’échanges n’a guère augmenté pour autant et il semble difficile – voire impossible – de détecter une entreprise croate au Luxembourg ou un marché actif en Croatie pour les entreprises luxembourgeoises…

Une courbe défavorable au Grand-Duché

Les relations économiques entre les deux pays sont encore très limitées. Au point que, dans les tableaux sur les échanges commerciaux de produits, la Croatie se trouve en bas de liste dans le classement 2011 des principaux partenaires commerciaux du Luxembourg. En pourcentage, c’est 0 à l’import, 0 à l’export.

En valeur absolue, les chiffres de ces dernières années donnent une moyenne de 4 millions d’euros en produits exportés vers Zagreb, essentiellement dans le secteur des métaux, des machines et des équipements électriques. En 2012, les exportations ne représentaient plus que 3,39 millions d’euros.

En revanche, la courbe des importations en provenance de Croatie a bien évolué... au profit de cette dernière. 541.000 euros en 2003 et 5,49 millions d’euros en 2012! Et l’écrasante majorité des échanges de produits se fait, précisément, dans la même catégorie des machines et de l’équipement électrique.

Une industrie qui se vend

L’industrie fait partie des fleurons croates. C’est un argument de vente majeur pour l’AIK (Agencija za investicije i konkurentnost ou Agency for Investments and Competitiveness en anglais dans le texte) qui met en avant l’industrie automobile, sidérurgique, agroalimentaire ou textile. Mais aussi un pôle pharmaceutique, un secteur ICT en développement ou une industrie logistique, à côté du plus attendu secteur touristique.

Cet inventaire est assez proche des préoccupations de diversification de l’économie luxembourgeoise. N’y manque qu’une place financière, ce qui n’a pas échappé aux prospecteurs luxembourgeois.

«Opportunités considérables»

En juin 2010, en marge de la visite officielle du Grand-Duc Henri à Zagreb, un séminaire économique et financier avait été organisé avec les agences Luxembourg for Finance, Luxembourg for Business et la Chambre de commerce du Luxembourg.

«L’objectif de ce séminaire a été de promouvoir le Luxembourg et de renforcer les relations économiques et commerciales avec la Croatie, dont le marché offre des opportunités considérables pour les entreprises luxembourgeoises», annonçait à l’époque le communiqué officiel.

Depuis, les choses n’ont pas décollé, mais l’adhésion à l’UE pourrait être un exhausteur de goût.

Flux migratoires

En tout état de cause, le gouvernement a prévu les flux, migratoires aussi.

Le 14 juin dernier, le gouvernement «a décidé d’appliquer pour une première période de deux ans débutant le 1er juillet 2013, date d’adhésion de la République de Croatie à l’Union européenne, des mesures transitoires visant à imposer aux travailleurs croates l’obligation de disposer d’une autorisation de travail (conformément à la loi sur la libre circulation des personnes et l’immigration) pour accéder au marché de l’emploi luxembourgeois. Cette dérogation aux principes de la libre circulation des travailleurs en provenance de la République de Croatie est prévue par l’annexe V du Traité d’adhésion de 2011», souligne le communiqué.

Une série de dispenses existe, en gros, pour les travailleurs présents un an avant la date d’adhésion, les travailleurs «hautement qualifiés, chercheurs ou stagiaires» ou encore les étudiants.