Trois questions à Marie-Béatrice Noble, managing partner du cabinet juridique MNKS. L’ancien Noble & Scheidecker tourne une page en changeant d’identité visuelle. Et en déménageant dans un immeuble plus adapté au développement d’une société de 60 personnes.
Madame Noble, pourquoi un changement d’identité aujourd’hui ? L’idée est-elle de donner une consonance plus anglo-saxonne dans un contexte international ?
« Le changement de corporate identity est quelque chose qui finalement s’impose naturellement. Plus qu’un projet marketing et un besoin de modernité, il est le résultat d’un désir d’aligner le message vers le monde extérieur, à notre culture et à nos valeurs. Ces trois dernières années ont été l’occasion, pour notre cabinet, d’une profonde remise en cause. Pour finalement conclure unanimement à une réaffirmation de nos fondamentaux. Ce changement n’est donc pas une révolution, mais plutôt une affirmation sereine de notre différence.
C’est vrai que MNKS est à l’origine un cabinet qui a bénéficié d’une clientèle quasi exclusivement anglo-saxonne. Mais nous n’avons pas été motivés par un désir de consonance particulière… Nous connaissons toujours un très fort positionnement à l’international et mettons beaucoup d’énergie à promouvoir le Luxembourg à l’étranger. Mais parallèlement, grâce à notre approche multidisciplinaire et de proximité, nous avons plaisir à constater que nous sommes également perçus dorénavant comme l'un des acteurs qui comptent sur le marché luxembourgeois.
Notre cabinet est centré autour de l’équipe, au sens le plus large, et mise sur des valeurs humaines très distinctives sur le marché des avocats. Nous sommes aujourd’hui six associés. Cette équipe dirigeante est la clef de voûte du cabinet, et sa cohésion est l'un des meilleurs atouts de MNKS. Ce changement de nom s’imposait donc comme la manifestation de cette unité.
Votre changement d’identité va de pair avec un déménagement. À quels besoins veut répondre cette relocalisation ?
« Le changement d’identité était planifié, depuis le début de l’année, pour cet automne. Nous avions d’autres annonces prévues aux deux premiers trimestres, avec la nomination de Cindy Arces comme associée droit du travail et contentieux et ma nomination comme managing partner.
À la base, on n’envisageait pas de déménagement cette année. Mais nous avons dû revoir notre approche, car nous avons rapidement eu un besoin d’espace. Nous avons recruté une vingtaine de personnes en 2011, dans toutes les équipes du cabinet, mais aussi dans nos équipes de support, en knowledge management notamment. Nous avons aujourd’hui plus de 60 personnes et on continue de recruter.
Alors on a cherché, de préférence dans la zone de Gasperich qui nous convient très bien. Et nous avons eu un coup de cœur pour ce bâtiment Vertigo, adapté à nos besoins, fonctionnel, lumineux et doté d’un atrium magnifique. Comme c’était juste à côté, c’était l’idéal !
Comment définiriez-vous votre stratégie de développement ?
« Notre cabinet a toujours fait l’apologie de la différentiation. Elle est déterminante pour attirer des talents et pour aider au choix du client, surtout dans un marché de plus en plus compétitif et où le nombre d’acteurs internationaux s’accroît. Nous avons des valeurs et notre proposition de service se veut ultra qualitative, appliquée et de proximité, dans une approche d’expert.
Notre stratégie de développement s’est calquée naturellement sur les besoins et les évolutions de nos clients. Ces dernières années, ils ont été confrontés à des questions pointues et nouvelles, les enjeux sont beaucoup plus saillants, la prise de décision doit être ultra rapide et éclairée. La crise a accéléré le processus et apporté beaucoup de changements, dans le contentieux, le droit du travail, les conflits d’actionnaires ou les relations bancaires. Nos clients sont internationaux, mais ils sont aussi de plus en plus nombreux à être des acteurs locaux, qui ont besoin d’être en interaction avec un trusted advisor, un partenaire qui connaît bien leur mode opérationnel.
Nous sommes dans une tendance positive, avec une augmentation de parts du marché. Nous sommes depuis longtemps dans le Top 10 et nous progressons. C’est motivant. Et nous avons voulu accentuer les services adaptés, notamment en créant un département fiscal. Au fil du temps, nous sommes passés d’un cabinet de niche à un cabinet multidisciplinaire. »