L’Assemblée nationale a ratifié la nouvelle convention fiscale entre la France et le Luxembourg jeudi. (Photo: Shutterstock)

L’Assemblée nationale a ratifié la nouvelle convention fiscale entre la France et le Luxembourg jeudi. (Photo: Shutterstock)

Signée à Paris en mars dernier lors de la visite d’État du Luxembourg en France, la nouvelle convention fiscale entre les deux pays a vu sa ratification approuvée par le Parlement français jeudi. Le Sénat l’avait entérinée au mois de décembre.

Pour rappel, une telle convention a été signée pour la première fois en 1958, et a été modifiée à quatre reprises. Cette nouvelle version intègre notamment les dispositions du plan BEPS de lutte contre l’optimisation fiscale.

Un système de «contournement de l’impôt»

«Le préambule indique que la convention vise à lutter contre la double imposition, sans créer de non-imposition», a expliqué le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne, dans l’hémicycle, repris par plusieurs agences.

Une ratification qui n’a pas manqué de faire réagir Jean-Luc Mélenchon, député de La France insoumise. L’élu des Bouches-du-Rhône a insisté sur «la responsabilité singulière» du Luxembourg dans l’Union européenne «pour avoir organisé un système de contournement de l’impôt» ayant «fait contagion».

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Une «forte tension sur les ressources humaines»

Cités par Les Échos, certains élus du Grand Est ont également rappelé le contexte particulier du transfrontalier entre le Luxembourg et la France – plus de 100.000 frontaliers lorrains travaillent au Grand-Duché. «La situation du territoire frontalier devra faire l’objet d’un accord supplémentaire compte tenu de la forte tension sur les ressources humaines et des besoins du Grand-Duché en matière de compétences dans les années à venir», a indiqué Émilie Cariou, députée LREM de la Meuse.

«Le Luxembourg a fait de la main-d’œuvre transfrontalière un avantage compétitif qui lui permet par ailleurs de maintenir une fiscalité faible, et donc d’attirer encore davantage d’entreprises», avance également Louis-François Reitz, directeur général délégué au sein de la ville de Metz, dans les colonnes des Échos.