Pour réduire la pollution des océans, des mers et des rivières en Europe, la Commission propose de réduire, voire d’interdire, certains produits à usage unique d’ici l’horizon 2025. (Photo: Licence C.C.)

Pour réduire la pollution des océans, des mers et des rivières en Europe, la Commission propose de réduire, voire d’interdire, certains produits à usage unique d’ici l’horizon 2025. (Photo: Licence C.C.)

Dévoilée en janvier dernier, la stratégie sur les matières plastiques se voit désormais flanquée de mesures concrètes. Ciblant une dizaine de produits du quotidien à usage unique, ainsi que le matériel de pêche, le plan de la Commission vise à réduire leur utilisation, voire à les interdire d’ici 2022 lorsque des solutions de remplacement peu coûteuses existent.

Dans le désordre sont visés les bâtonnets de cotons-tiges, les couverts, les assiettes, les pailles, les bâtonnets mélangeurs pour boissons et les tiges pour ballons en plastique. Autant d’objets qui devront désormais être «produits uniquement à partir de matériaux plus durables», précise la Commission dans un communiqué. Car à eux seuls, ils représentent 70% des déchets recensés sur les plages, mais aussi dans les mers et les rivières en Europe.

Logique du «pollueur-payeur»

L’approche présentée lundi par Bruxelles propose à chaque État membre de fixer lui-même ses objectifs de réduction, que ce soit en augmentant l’offre de produits alternatifs ou en faisant payer l’usage des produits plastiques à usage unique. Comme c’est notamment le cas des sacs en plastique dans les supermarchés. Chaque État devra également s’assurer de la collecte d’au moins 90% des bouteilles en plastique d’ici 2025.

La pression doit également être mise sur les fabricants, qui devront prendre en charge «une partie des frais de gestion et de nettoyage des déchets», sur une série de produits qui resteront autorisés, comme les lingettes, les ballons ou les mégots de cigarettes. Les modalités précises de ce mécanisme restent à ce jour encore floues. Même logique de «pollueur-payeur» en ce qui concerne les instruments de pêche, source d’un peu plus d’un quart des objets plastiques recensés dans les océans.

La Commission ferait «des raccourcis»

Selon la Commission, ce nouveau plan doit donner un «avantage concurrentiel pour les entreprises européennes […] qui pourront faire des économies d’échelle et devenir plus compétitives sur un marché mondial en pleine expansion, celui des produits durables». Il permettrait même d’éviter l’émission de 3,4 millions de tonnes de CO2, ainsi que des dommages environnementaux, dont le coût d’ici à 2030 s’élèverait à 22 milliards d’euros, et accorderait aux consommateurs des économies d’environ 6,5 milliards d’euros.

Un argument moyennement apprécié par les industriels, puisque son lobby PlasticsEurope, cité par Les Échos, estime que la Commission fait «des raccourcis». Selon les industriels, l’abondance des déchets marins serait avant tout le résultat «du manque d’application de la législation liée à la gestion des déchets aux niveaux national et régional». Les nouvelles mesures présentées lundi doivent désormais être transmises au Parlement européen et au Conseil pour être adoptées. «La Commission exhortera les autres institutions à traiter ce dossier en priorité et à fournir des résultats concrets pour les Européens avant les élections de mai 2019», précise le communiqué de Bruxelles.