La Commission européenne a autorisé la vente de glyphosate sur le sol européen jusque fin 2017, malgré différentes études pointant un risque pour la santé. (Photo: Licence C.C.)

La Commission européenne a autorisé la vente de glyphosate sur le sol européen jusque fin 2017, malgré différentes études pointant un risque pour la santé. (Photo: Licence C.C.)

En choisissant de renouveler l’autorisation à la vente du glyphosate, le principal agent actif du Roundup, au sein de l’UE pour une durée de 18 mois, la Commission européenne a choisi de jouer la carte de la sûreté. Ou du moins d’éviter le plus possible de se mettre à dos Monsanto, la multinationale américaine qui vend le célèbre désherbant, accusé par ses détracteurs d'être dangereux pour la santé.

Pour justifier son choix, l’exécutif européen s’est appuyé sur une étude de l’Agence européenne de la sécurité des aliments qui juge le risque cancérogène «improbable». Un choix qui n’est pas sans conséquence pour Monsanto, puisque le Roundup représente pas moins de 40% de son chiffre d’affaires au niveau mondial.

Mais bien qu’autorisé à la vente par Bruxelles - du moins jusque fin 2017 -, la décision finale de commercialiser des produits contenant du glyphosate revient aux seuls États. Même si les autorités luxembourgeoises se sont montrées sceptiques quant à l’absence de danger pour la santé de l’agent actif de l’herbicide, aucune interdiction formelle n’est intervenue. Certains acteurs économiques ont cependant choisi de limiter les risques en retirant le Roundup de leurs rayons. C’est le cas notamment de Cactus, principale chaîne de grande distribution du pays, qui a décidé de ne plus le proposer à la vente depuis le 1er janvier dernier. Les personnels de l’enseigne de bricolage de la marque avaient pour l’occasion été formés en vue de sensibiliser les clients à l’usage de produits alternatifs.

Alors que Lydia Mutsch (LSAP), ministre de la Santé, avait indiqué en juin 2014 qu’une interdiction des produits contenant du glyphosate n’aurait guère d’influence dans la chaîne alimentaire vu que «la pratique de la dessiccation du sol – le traitement en phase de prérécolte, ndlr – n’était pas d’usage au Luxembourg», son homologue française se montre plus prudente. Pour Marisol Touraine, les études à disposition «montrent que le glyphosate est un perturbateur endocrinien», à savoir un agent susceptible d’être à l’origine d’anomalies physiologiques et de reproduction.

Le Mouvement écologique, de son côté, plaide pour une interdiction totale, puisque «des traces de glyphosate ont pu être détectées dans les prélèvements d’urine de non moins de 70% des habitants», selon les conclusions d’une étude réalisée en Allemagne.