Autour de cette table ronde: Jean-Claude Franck, rédacteur en chef de Radio 100,7, Caroline Mart, rédactrice en chef adjointe de RTL Télé Lëtzebuerg, et Christophe Bumb, modérateur et journaliste pour reporter.lu. (Photo: Matic Zorman)

Autour de cette table ronde: Jean-Claude Franck, rédacteur en chef de Radio 100,7, Caroline Mart, rédactrice en chef adjointe de RTL Télé Lëtzebuerg, et Christophe Bumb, modérateur et journaliste pour reporter.lu. (Photo: Matic Zorman)

Rappelant la phrase récente d’Alex Bodry selon laquelle la coalition au pouvoir n’a plus de projet commun à l’orée des élections, le journaliste Christophe Bumb, modérateur du premier débat organisé par le site d’information reporter.lu qu’il a fondé, a lancé le débat lundi soir aux Rotondes autour du thème «Que reste-t-il du bleu-rouge-vert?».

L’aveu du président du groupe parlementaire socialiste reflète l’usure programmatique, mais aussi humaine de l’équipe au pouvoir, a souligné Caroline Mart, rédactrice en chef adjointe de RTL Télé Lëtzebuerg et invitée pour cette table ronde.

«Un coup sur la tête»

Selon Jean-Claude Franck, rédacteur en chef de Radio 100,7 et autre orateur invité, le résultat du référendum de 2015 a porté «un coup sur la tête» de la majorité gouvernementale, de sorte qu’à partir de ce moment, son projet ambitieux s’est éteint.

Les trois partis avaient en effet mené la campagne électorale de 2013 dans le but «d’ouvrir des fenêtres et de mettre un terme à l’État CSV», mais «ce moment a disparu». Partie pour faire une politique «autrement», la majorité a pris un tournant à 180 degrés après 2015 et, profitant de la conjoncture favorable, a fait «la même chose que ce qu’elle reprochait» à l’équipe précédente, a confirmé Caroline Mart. D’où une certaine déception que reflètent les sondages, selon la journaliste de RTL.

(Photo: Matic Zorman)

Envie de se démarquer

Quant aux commentaires critiques des journalistes, ils s’expliquent par le fait que la coalition a placé la barre très haut en entamant son quinquennat, a ajouté Jean-Claude Franck, pour qui cela ne signifie pas que ce bilan, en retrait par rapport aux promesses, serait plus mauvais que celui de ses prédécesseurs.

Les deux journalistes ont aussi partagé le sentiment que la coalition d’avant 2013 était dominée par l’autorité d’un chef, en l’occurrence Jean-Claude Juncker, ce qui n’est pas le cas avec l’actuel Premier ministre qui est davantage considéré comme «primus inter pares».

Si Jean-Claude Franck considère que le gouvernement ne se distingue pas de son prédécesseur en termes de politique favorable à l’économie et qu’il n’a guère innové au niveau structurel, Caroline Mart estime que la majorité actuelle a néanmoins poussé sur l’accélérateur dans certains dossiers tels que le transport, la réforme du divorce, la prospection économique ou la politique familiale.

Selon elle, les ministres ont cependant eu tendance, ces deux dernières années, à mener une politique du «chacun pour soi». Un constat que partage le rédacteur en chef de Radio 100,7, lequel a mis cette volonté des membres de la coalition de se démarquer sur le compte d’une compétition pour se positionner en vue d’une possible alliance avec le CSV, scénario qui apparaît comme probable à en croire les sondages.

(Photo: Matic Zorman)

Les chances de l’opposition

Et Jean-Claude Franck d’indiquer que le CSV a adopté au départ une attitude passive en profitant des erreurs du gouvernement, mais s’est demandé si le principal parti d’opposition ne devrait pas adopter une position plus offensive en fin de campagne électorale. Caroline Mart s’est interrogée dans ce contexte sur le renouveau au sein du CSV et la capacité de Claude Wiseler à fédérer les diverses tendances représentées dans son parti.

Interrogé sur la coalition la plus probable qui se formera après les élections, Jean-Claude Franck a répondu que toute configuration impliquant les quatre grands partis est envisageable.

Quant à l’ADR, Caroline Mart a rappelé que les autres partis ont pris leurs distances à son égard, mais elle n’exclut pas qu’en cas de progression importante en octobre et d’un résultat plus mitigé du CSV, une discussion pourrait naître au sein de ce dernier sur l’opportunité de s’ouvrir ou non vers cette formation, qui a recruté sur ses listes des candidats du «Wee 2050» ayant activement milité contre le vote des étrangers lors du référendum de 2015.

(Photo: Matic Zorman)