Hans Hrechdakian est optimiste pour la banque et la place financière, si le Luxembourg sait se positionner pour attirer de nouvelles activités. (Photo: DR)

Hans Hrechdakian est optimiste pour la banque et la place financière, si le Luxembourg sait se positionner pour attirer de nouvelles activités. (Photo: DR)

Si les «grands noms» de la Place représentent fièrement le Luxembourg en dehors de ses frontières, des acteurs plus petits et plus discrets ne sont pas en reste.

C’est le cas de la banque Bemo (pour Banque de l’Europe méridionale) qui vient de prendre possession de ses nouveaux quartiers. Après le 16 et le 18, bienvenue au 26 boulevard Royal où la quinzaine de collaborateurs coordonne les demandes de ses clients, principalement basés au Moyen-Orient.

Représentée depuis 1984 au Luxembourg en tant que succursale, la banque, qui trouve ses origines à Bruxelles en 1973 (en tant que banque universelle à l’époque), a choisi il y a quelques années de basculer son centre de décision et son siège social de Paris vers la capitale grand-ducale, avec une concrétisation opérée en 2013. Et, en sens inverse, la transformation du siège parisien en succursale. Un cas pratique pour l’utilisation de la législation entourant le secteur bancaire en Europe.

«Nous pouvons apprendre beaucoup de choses sur notre métier lors de nos études ou sur le terrain, mais en fin de compte, la clientèle nous montre la voie à suivre dans les choix qu’elle opère en matière de produits», déclare Hans Hrechdakian, directeur général et administrateur de la banque.

Des produits attractifs

Attirés par les holdings et la sicav – produits estampillés Luxembourg et connus mondialement - plus que par des considérations fiscales, les clients du Moyen-Orient que la banque vise ont donc accentué une stratégie dirigée – ici aussi – vers 2020.

«Nos clients, qui sont souvent des entrepreneurs, sont de plus en plus intéressés par des solutions de structuration de patrimoine», notamment pour des raisons de succession, ajoute Hans Hrechdakian, qui fait partie des acteurs financiers qui voient dans la tant attendue fondation patrimoniale une corde supplémentaire à leur arc.

D’autant que l’insécurité dans certaines régions du Moyen-Orient fait se tourner des clients vers des centres d’expertise stables (le triple A peut aider), dotés de structures éprouvées et multiculturels. Un scénario qui pourrait aussi se répéter dans le contexte – hypothétique à ce stade – du Brexit, soit la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Si la Place se positionne adéquatement, elle pourrait aussi attirer des acteurs du trading qui y trouveraient un environnement compétitif pour leurs clients.

C’est donc dans ce contexte et avec l’ambition d’élargir sa palette dans le domaine de la gestion patrimoniale que Bemo vient de prendre possession de ses nouveaux bureaux. 

Présents sur la durée

«Cette acquisition confirme que nous sommes présents au Luxembourg pour y rester et que nous sommes positifs sur l’immobilier en général», ajoute Hans Hrechdakian.

Des surfaces restent disponibles potentiellement sur le plateau qu’occupe la banque en cas de recrutements qui seraient nécessaires. Trois cadres font d’ores et déjà partie des nouvelles recrues que Bemo a voulu attirer, toujours dans son plan 2020. Un renforcement viendra aussi du côté du risk & compliance et de la relation avec la clientèle.

Si Bemo Liban agit de manière indépendante quant à sa gouvernance, des synergies entre les deux entités seront effectuées pour approfondir la relation avec une clientèle fortunée. La banque peut aussi compter sur sa présence à Dubaï depuis 2007 grâce à une joint-venture avec la banque Oddo & Cie. 

Si l’on ajoute une volonté de participer – comme ce fut déjà le cas lors d’une visite au Liban en 2010 – à des missions de promotion dans la région du Moyen-Orient, on comprend que Bemo ambitionne de proposer une alternative aux grands noms de la banque privée, qu’ils soient au Luxembourg ou dans les autres grands centres européens.