Luc Henzig (à gauche) et Carlo Thelen, respectivement directeur formation et directeur de la Chambre de commerce, veulent faire de leur institution un pôle fédérateur des offres de formation continue au Luxembourg. (Photo: LaLa La Photo / archives)

Luc Henzig (à gauche) et Carlo Thelen, respectivement directeur formation et directeur de la Chambre de commerce, veulent faire de leur institution un pôle fédérateur des offres de formation continue au Luxembourg. (Photo: LaLa La Photo / archives)

Déjà active dans la formation continue à travers la House of Training (HOT) et l’Institut supérieur de l’économie (Isec), la Chambre de commerce souhaite renforcer son offre en misant sur des collaborations académiques de haut vol.

Lors de son assemblée plénière, organisée mardi dans les locaux du Lycée Lënster, à Junglinster, elle a présenté pas moins de sept nouveaux partenariats. Le plus prestigieux est sans doute celui avec l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe). Mais on peut également noter ceux avec le Conservatoire français des arts et métiers (Cnam), la Hochschule für Oekonomie & Management de Berlin (Fom) ou HEC Liège.

«Créer un environnement identifiable et crédible»

«En faisant appel à ses partenaires, l’idée est de pouvoir proposer des formations d’un niveau de qualité encore supérieur à ce que nous proposons actuellement», explique Luc Henzig, le directeur formation à la Chambre de commerce. «Notre objectif est de créer un environnement identifiable et crédible à travers un pôle de formation continue, centralisé au sein de la Chambre de commerce.»

En étoffant son offre, la Chambre de commerce cherche aussi à renforcer sa position sur un marché en pleine évolution. La demande en formation continue de la part des entreprises luxembourgeoises augmente chaque année. La HOT a ainsi enregistré en 2017 quelque 36.680 jours-personnes de formation et propose aujourd’hui plus de 650 modules différents.

Former en interne plutôt que recruter

La digitalisation de l’économie, qui entraîne l’évolution des outils de travail dans quasiment tous les secteurs, nécessite en effet une mise à jour des compétences informatiques quasiment constante.

À cela s’ajoute la pénurie des talents. Un problème récurrent qui touche le Luxembourg, à l’instar de l’ensemble des pays développés. Et si le Grand-Duché multiplie les efforts pour améliorer son attractivité sur le plan international, de plus en plus d’acteurs privés décident aujourd’hui d’investir dans leurs employés à travers des formations académiques accélérées de haute qualité.

«Nous voyons bien que les grandes entreprises envoient leurs cadres à Paris ou ailleurs pour participer aux formations proposées par l’ESCP Europe Business School et d’autres écoles reconnues», ajoute Luc Henzig. «Nous avons donc cherché à amener ces acteurs au Luxembourg, tout en adaptant les formations aux besoins spécifiques de notre économie.»

Une réponse à Digital Skills Bridge

Le lancement du projet Digital Skills Bridge, qui vise à soutenir financièrement les entreprises qui souhaitent faire acquérir à leurs salariés de nouvelles compétences, devrait accroître la demande de ce type de formations. «Si on ne trouve pas l’offre nécessaire au Luxembourg, il faudra chercher à l’étranger», expliquait à Paperjam le ministre du Travail, Nicolas Schmit, lors du lancement de l’initiative.

«Il est clair qu’à travers les partenariats que nous venons de passer, nous cherchons à nous positionner localement pour proposer des formations adéquates à tous ces programmes», confirme Carlo Thelen, le directeur de la Chambre de commerce.

En complément à ces formations académiques, l’organisation patronale a par ailleurs annoncé le lancement «imminent» d’une plateforme d’e-learning, développée en collaboration avec le groupement d’intérêt public France Université Numérique (Fun-Mooc). Celui-ci propose des formations en ligne de plus de 50 établissements d’enseignement supérieur.

Bref, la Chambre de commerce est sur tous les fronts.