Pour la CGFP, le dialogue social doit être engagé concernant cette «réforme majeure» qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2017. (photo: paperJam)

Pour la CGFP, le dialogue social doit être engagé concernant cette «réforme majeure» qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2017. (photo: paperJam)

Face à «une réforme majeure» qui doit réformer «des concepts en vigueur depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», la CGFP entend bien donner de la voix. Lundi, le syndicat des fonctionnaires et agents publics a donc réaffirmé sa volonté de voir mettre en place un texte «qui soit en faveur des classes moyennes et des ménages à faible revenu» et non une réforme qui «aura un impact négatif sur eux au profit des entreprises». Cette position, déjà présentée à la fin du mois de janvier lors d’échanges avec l’OGBL, doit se traduire par des faits concrets, indique le syndicat.

La CGFP réitère donc son appel à «un changement de cap politique» au travers de la suppression des mesures dites d’austérité. Autrement dit, la fin «sans plus tarder» de l’impôt d’équilibrage budgétaire de 0,5%, mais aussi le maintien de la situation en vigueur concernant les familles les plus modestes, notamment les familles monoparentales. «Selon des chiffres de 2014, 26% des ménages n’étaient pas capables de joindre les deux bouts. Et cela grimpe jusque 68% pour les familles composées d’un seul parent, avance Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP. Nous souhaitons donc qu’elles restent en classe d’impôt 2 pour éviter qu’elles ne soient pénalisées sur le plan fiscal.»

Le timing est encore bon pour une rencontre.

Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP

Autre revendication du syndicat: que le gouvernement se garde bien, dans le texte de la future réforme fiscale, d'introduire une quelconque référence aux intérêts notionnels, à l'instar de ce qui existe en Belgique et que les opérateurs de la Place financière regardent avec les yeux de Chimène. «Même si le gouvernement semble avoir laissé cette idée de côté, il pourrait changer d’avis, c’est pourquoi nous disons ‘non’ tout de suite, précise Romain Wolff qui ne cache pas sa défiance vis-à-vis du texte en préparation. Nous y sommes tout à fait opposés, car cela s’apparente à du déchet fiscal, et ils sont souvent utilisés par les entreprises comme des intérêts fictifs déductibles. Au final, ce serait encore une fois les classes moyennes qui paieraient la note, on ne peut être d’accord avec cela.»

Pour permettre la mise en place d’une réforme «responsable et sélective» comme l’annonçait Pierre Gramegna (DP), ministre des Finances, la CGFP relance son appel à la mise en place de groupes de travail. À ce jour, aucune date de rencontre entre gouvernement et partenaires sociaux sur ce thème n’a été planifiée. «Nous avons bien une réunion avec l’ensemble des syndicats à la fin du mois de février, mais rien de spécifique sur ce sujet», commente Romain Wolff qui juge que «le timing est encore bon pour une rencontre avant le discours sur l’état de la Nation de monsieur Bettel». Un discours prévu le 26 avril prochain et au cours duquel le Premier ministre s’était engagé à (enfin) lever le voile sur la réforme.