Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP, s'en est une nouvelle fois pris à «la politique du salami» menée par le gouvernement envers les fonctionnaires. (Photo: DR)

Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP, s'en est une nouvelle fois pris à «la politique du salami» menée par le gouvernement envers les fonctionnaires. (Photo: DR)

Fermeté d’un côté, demande d’ouverture de l’autre. Lors de la 49e conférence des comités élargis, qui s’est tenue lundi soir, la CGFP a affiché un double visage. Alors qu’Émile Haag, président fédéral du syndicat des fonctionnaires, faisait un appel du pied au gouvernement en souhaitant «une réactivation des tripartites», le secrétaire général, Romain Wolff, détaillait, lui, les revendications du syndicat. À la fin de la soirée, le total des prises de position contre les mesures envisagées par le gouvernement a prévalu sur la demande «d’unité» appelée de ses vœux par le président fédéral.

Détaillées dans un «programme d’action» d’une vingtaine de pages, les revendications de la CGFP ont balayé un large spectre, de la question de la réforme de la fonction publique à celle de l’accueil des réfugiés en passant par la lutte contre le chômage. Au cœur des revendications, l’application de l’accord salarial décidé en 2012 – et confirmé en 2014 – et la mise en place des mesures négociées dans le cadre de la réforme de la fonction publique. Une résolution a été adoptée, précisant que «les accords sur la réforme statutaire» devront être appliqués «d’une façon correcte, c’est-à-dire à la lettre et à l’esprit de ce qui a été convenu, et non pas réinterprétés par le gouvernement».

Le gouvernement prend sa revanche en édulcorant les conditions d'obtention de la nationalité.

Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP

Autre cheval de bataille du syndicat: la lutte pour le maintien du pouvoir d’achat de ses membres. Dans cette optique, Romain Wolff a réaffirmé son opposition à «la politique du salami» de la coalition. Outre la baisse des indemnités kilométriques, le secrétaire général s’en est pris à l’impôt d’équilibrage budgétaire temporaire, autrement dit la contribution de 0,5% des revenus destinée à financer la prise en charge des enfants. Autant de mesures qui réduiraient, voire aboliraient les acquis sociaux d’un certain nombre d’agents de la fonction publique. Dans cette optique, la future réforme fiscale n’a pas non plus été épargnée, la CGFP appelant à la baisse du «déséquilibre» existant entre le poids des impôts payés par les particuliers par rapport aux entreprises.

Mais la prise de position la plus virulente a été menée contre le projet de loi sur la nationalité. Considérant le texte présenté par Félix Braz (Déi Gréng), ministre de la Justice, comme les «velléités du gouvernement, après l’échec cuisant du référendum du 7 juin 2015, de prendre sa revanche en édulcorant les conditions légales d’obtention de la double nationalité», le syndicat milite contre l’abaissement des conditions de maîtrise de la langue. Que «la langue nationale» ne soit pas «bradée», puisque le luxembourgeois constitue aux yeux de la CGFP «un élément clé de l’intégration à court et long termes».