Wang Hongzhang (président de la CCB): «Une plateforme pour pénétrer les marchés européens.» (Photo: Luc Deflorenne)

Wang Hongzhang (président de la CCB): «Une plateforme pour pénétrer les marchés européens.» (Photo: Luc Deflorenne)

Le monde des affaires et la diplomatie étaient réunis ce mardi soir pour célébrer officiellement l’implantation de la China Construction Bank (CCB) et de ses deux entités au 1, boulevard Royal: CCB Luxembourg Branch et CCB Europe SA.

L’ancien ministre socialiste de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké a rejoint les dirigeants de l’entité européenne en tant que directeur indépendant.

«Il nous a seulement fallu trois mois pour que le régulateur (la Commission de surveillance du secteur financier, ndlr) approuve notre dossier», s’est réjoui Wang Hongzhang, président de la CCB, devant ses convives rassemblés à l'hôtel Royal.

Le dirigeant s’est déclaré séduit par les atouts du pays et de sa place financière, depuis ses premiers contacts en septembre 2012, au Luxembourg et en Chine, avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Finances, Luc Frieden.

«Nous pensons que l’expertise du Luxembourg en matière de fonds d’investissement nous permettra de développer nos services de banque privée, de gestion de fortune ainsi que des services liés aux fonds depuis le Grand-Duché, en l’utilisant comme plateforme pour pénétrer les marchés européens», a ajouté M. Wang Hongzhang en rappelant, au passage, qu’avec un «gouvernement stable, efficient et orienté vers les affaires, le Luxembourg avait des chances de s’assurer de nouveaux succès.»

Deux autres banques chinoises annoncées

Allusion ou pas à la donne politique issue des élections du 20 octobre, cette inauguration était l’occasion pour Luc Frieden de faire l’une de ces dernières apparitions en tant que ministre des Finances, pour se réjouir de compter désormais trois banques chinoises sur le sol luxembourgeois: Bank of China, ICBC et CCB, alors que deux autres banques de l’Empire du milieu sont annoncées au Grand-Duché.

«Depuis deux ans, nous avons établi des relations remarquables dans le domaine de la finance et je constate désormais que nous sommes bien connus dans les sièges des banques chinoises», a noté M. Frieden.

Avec 200 milliards de renminbis investis actuellement dans les fonds d’investissement luxembourgeois, le ministre des Finances sortant a rappelé son souhait de voir le Luxembourg s’affirmer comme le premier centre international de la monnaie chinoise au sein de la zone euro.

«Nous avons mené des contacts avec la Banque centrale chinoise pour les convaincre d’aller dans ce sens, je suis confiant et j’espère que le prochain gouvernement continuera dans cette voie», a-t-il ajouté.

Une coopération depuis 1979

Liant passé et présent, Zeng Xianqi, ambassadeur de Chine au Luxembourg, a précisé que la coopération financière bilatérale remontait à 1979.

«Avec l’acquisition d’IEE par des investisseurs chinois et l’ouverture d’une troisième banque chinoise au Luxembourg, la coopération entre nos deux pays évolue en fonction de leur développement respectif», a ajouté l’ambassadeur.

Si le Luxembourg n’occupera pas l’entièreté de l’agenda de la 18e session du parti communiste chinois, programmée en novembre prochain, le représentant du gouvernement chinois au Luxembourg a indiqué que les hauts dirigeants de son pays voulaient réfléchir à de nouveaux moyens pour «libérer et développer des forces productives et le dynamisme de la société chinoise».

Entendez par là trouver de nouveaux moyens pour assurer la croissance de la Chine. Le Luxembourg serait considéré comme un partenaire futur autour des questions d’écotechnologie, de recherche et développement ou encore de logistique... pourquoi pas dans le fret aérien!