Refusant la tutelle de Madrid, le Parlement de Catalogne a déclaré son indépendance cet après-midi. (Photo: Licence C. C.)

Refusant la tutelle de Madrid, le Parlement de Catalogne a déclaré son indépendance cet après-midi. (Photo: Licence C. C.)

La tension vient encore de grimper de deux crans entre la Catalogne et l’Espagne. Alors que le Parlement se préparait à voter en faveur de l’article 155 de la Constitution, qui place la Catalogne sous tutelle, le Parlement catalan l’a pris de court en votant, en début d’après-midi ce vendredi, une résolution déclarant que la région devient un «État indépendant prenant la forme d’une République».

Cette résolution a été adoptée en l’absence de l’opposition. Ses représentants avaient quitté l’hémicycle avant le scrutin. La déclaration d’indépendance a donc été adoptée par 70 voix pour, 10 voix contre, et deux abstentions.

Les responsables du texte demandent désormais à l’exécutif catalan de négocier la reconnaissance de ce «nouvel État» avec les pays étrangers afin de lui octroyer une reconnaissance internationale, élément ultime de légitimité. Mais la Catalogne ne bénéficie actuellement d’aucun soutien.

La mesure restera donc sans doute au stade de symbole très fort. Le Conseil constitutionnel devrait plus que probablement invalider l’acte de cession.

L’article 155 adopté

Une demi-heure après ce vote, vers 16h, ce sont, comme prévu, les sénateurs espagnols qui ont voté en faveur du fameux article 155. La proposition du gouvernement de Mariano Rajoy a été approuvée par 214 voix pour, 47 contre, et une abstention.

L’adoption de cet article permet à Madrid de prendre le contrôle d’une «communauté autonome si elle ne respecte pas les obligations qui lui sont imposées par la Constitution ou d’autres lois». Son application est une première depuis que l’Espagne est devenue une démocratie, soit depuis plus de 40 ans.

Le gouvernement conservateur en place à Madrid peut désormais placer la Catalogne sous tutelle et destituer l’ensemble de ses dirigeants. Les prochains jours risquent donc d’être encore très chauds en terres ibériques.