Le CEO de la Bourse, Robert Scharfe, satisfait du bilan 2015 de l'institution boursière. (Photo: Mike Zenari)

Le CEO de la Bourse, Robert Scharfe, satisfait du bilan 2015 de l'institution boursière. (Photo: Mike Zenari)

Par son profil atypique, la Bourse de Luxembourg souffre moins de la volatilité des marchés. Au terme de son assemblée générale annuelle de ce mercredi 20 avril, elle a donc pu annoncer, une nouvelle fois, des chiffres en hausse. Le chiffre d’affaires opérationnel consolidé est de 45 millions d’euros, en progression de 5% (2,3 millions). Le bénéfice net est, lui, de 12,6 millions d’euros (+16%). En 2014, il avait déjà grimpé de 32%.

Sur l’année 2015, l’institution financière a introduit 10.991 nouvelles valeurs à la négociation (+3%) et confirme donc sa place de leader mondial pour les valeurs internationales. «Nous avons donc connu une bonne année 2015, pour la Bourse et pour notre filiale Fundsquare», insiste Frank Wagener, le président du conseil d’administration.

Green bonds

Il confirme aussi la volonté souvent affirmée de la Bourse de préserver son indépendance, malgré les mouvements de consolidation perçus au niveau international. «Mais nous observons ces mouvements parce qu’ils peuvent présenter des opportunités pour ceux qui sont rapides et flexibles», poursuit-il.

Étant donné le rôle d’intermédiaire pour les émetteurs internationaux joué par la bourse luxembourgeoise, Robert Scharfe, son CEO, regarde, lui, avec un intérêt non dissimulé la montée en puissance des obligations vertes.

Le 18 février dernier, elle a célébré la centième, émise par la BEI. La première datait de 2007 et avait aussi été introduite par la banque de l’UE. Mais, avec les conclusions favorables de la COP21 à Paris, les «green bonds» devraient s’accumuler – le compteur est déjà, depuis, monté à 110. «Actuellement, le total sous gestion dans ce type d’obligations est de 100 milliards de dollars, précise Robert Scharfe. Et on prédit qu’il devrait doubler rien que sur l’année 2016.»

Aujourd’hui, la Bourse détient une part de marché de 50%, grâce notamment aux «papiers» de la BEI. Mais si les montants augmentent de manière exponentielle en fonction des investissements nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique – le World Economic Forum avance le chiffre de 5.700 milliards de dollars par an d’ici 2020 -, le CEO doute que le Luxembourg puisse préserver une telle part de marché.

Le total sous gestion des obligations vertes devrait doubler sur l'année 2016.

Robert Scharfe, CEO de la Bourse de Luxembourg

Robert Scharfe pointe aussi la belle avancée de la filiale Fundsquare, créée mi-2013 et centrée sur trois activités: le reporting réglementaire, les informations sur les fonds et le routage d’ordres. Au terme de son deuxième exercice complet, elle a enregistré une augmentation de 22% (2,1 millions) de son chiffre d’affaires. Elle contribue donc très largement à la hausse du chiffre d’affaires de l’ensemble.

Enfin, l’assemblée a encore voté la reconduction pour un mandat de trois ans de Frank Wagener à la présidence du conseil d’administration, qu’il assure depuis 2011. Quant au dividende, il reste inchangé à 60 euros bruts (51 nets), malgré l’augmentation du bénéfice. Mais, explique Robert Scharfe, l’an dernier il avait été augmenté de 20%.