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«Une sortie de crise est loin d’être en vue,<br/>même si quelques rares signes de détente semblent apparaître».<br/>Robert Dennewald (Fedil) (Photo: Luc Deflorenne/archives) 

Chute de 22,9% de la production industrielle, effondrement des commandes de 37,1%, écroulement de 51,1% de l’exportation des articles manufacturés en métaux communs, recul de 40% des projets de construction non résidentielle... La Fedil n’a pas lésiné sur les chiffres pour appuyer son argumentaire lors de sa conférence de rentrée ce mardi. S’exprimant au nom des secteurs de l’industrie, de la construction et des services aux entreprises, la fédération professionnelle estime que «tous les indicateurs tendent vers le bas et que la crise touche à présent tous les secteurs de l’économie nationale». Pour Robert Dennewald, son président, «une sortie de crise est loin d’être en vue, même si quelques rares signes de détente semblent apparaître. Nous commençons seulement à apercevoir une bougie au bout du tunnel».

La bougie en ligne de mire, la Fedil en a profité pour poursuivre son travail de lobbying. Elle a notamment appelé le gouvernement à réduire les dépenses sociales et de fonctionnement, afin de ne pas être tenté d’alourdir la fiscalité. «Un assainissement des finances publiques ne devra pas se faire à travers une hausse des recettes mais par une réduction des dépenses», a plaidé Nicolas Soisson, le directeur de la Fedil. «Une hausse de la part patronale des cotisations à la sécurité sociale ne peut être la solution pour financer les déficits de la sécurité sociale. Une telle mesure nuirait gravement à la compétitivité des entreprises», a ajouté Robert Dennewald.   

Modulation de l’indexation

Pointant la situation actuelle du marché de l’emploi, Nicolas Soisson a aussi appelé à une réforme en profondeur de l’Adem pour améliorer son efficacité en matière de placement des demandeurs d’emploi. «L’Adem doit se mettre au service des chômeurs, des entreprises et de l’économie», a-t-il recommandé. La fédération s’est enfin prononcée en faveur d’un moratoire des conventions collectives de travail et a appelé à de nouvelles négociations pour la modulation de l’indexation des salaires. «L’indexation des salaires sape la compétitivité de nos entreprises et tue le site industriel luxembourgeois», a alerté Nicolas Soisson.

Dans le même temps, la Fédération des Entreprises des Métiers du Métal (FEMM) vient d’envoyer un message beaucoup plus positif quant à l’état de la conjoncture. Dans un communiqué intitulé «Prévisions optimistes pour les métiers du métal en plein boom», la fédération fait état d’une «forte demande d’apprentis et de travailleurs qualifiés». «Au Luxembourg, quelque 2.000 personnes travaillent actuellement dans les métiers du métal. Confronté à une demande croissante, le secteur devrait recruter au moins 50 salariés supplémentaires par an, rien que pour maintenir le niveau de qualité actuel et remplacer les départs naturels. Or, actuellement, le nombre de jeunes optant pour ce métier intéressant atteint à peine une douzaine par an. En plus, il faut savoir que la plupart d’entre eux poursuivent leur carrière, non pas dans des entreprises privées, mais dans le secteur public.»