La Banque internationale à Luxembourg (BIL) n’en finit pas de défrayer la chronique. Lundi, elle était encore un havre de paix au milieu d’un groupe pris dans la tempête de la dette. Vendredi, sa direction et le gouvernement luxembourgeois tentent d’éviter la panique bancaire. Entre-temps, elle a été dite en vente, en négociation exclusive avec un (ou des) investisseur(s) international(aux), puis prétendument rachetée par le fonds souverain qatari, Qatar Investment Authority.
Tous ces changements pourraient donc potentiellement générer de l’inquiétude chez les clients. Dans un message ouvert automatiquement à la connexion sur le site dexia-bil.lu, François Pauly, président du comité de direction de la BIL (il a pris ses fonctions le 1er septembre) délivre un message d’apaisement, «pour apporter des réponses à [des] questions légitimes». Il maintient même que «la confiance [en la BIL] est plus que jamais justifiée». Doit-on lire entre les lignes qu’elle est délestée du boulet que représentait le Dexia Crédit Local?
«Pas de panique du tout»
Quoi qu’il en soit, le service de communication assure qu’il n’y a pas eu «de mouvement de panique du tout». Les clients luxembourgeois de Dexia sont donc plus sereins que leurs homologues belges, dont on dit qu’ils auraient retiré plus de 300 millions d’euros.
Cette allocution électronique fait également suite à la mise sous surveillance négative, par Fitch, de la note de la dette de la BIL, jusqu’à ce qu’il soit possible de juger de la solidité de l’acquéreur de la banque. En effet, l’agence de notation française (elle appartient au groupe financier parisien Fimalac) signale que la dette de l’entité luxembourgeoise ne bénéficiera plus du soutien des Etats belges et français. Elle prend tout de même en considération l’entrée dans le capital de l’Etat luxembourgeois, évoquée hier par le ministre des Finances, Luc Frieden. Il a même précisé que «l’Etat entreprend toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des dépôts à la BIL en toutes circonstances».
D’ici la fin du mois, l’identité des parties en négociation sera connue. Le fonds qatari a les faveurs des commentateurs, mais l’hypothèse d’un consortium n’est pas exclue. Sollicités plusieurs fois, Foyer et Luxempart n’ont toujours pas démenti faire partie du deal. La réunion extraordinaire du Conseil d’administration prévue ce samedi décidera de l’avenir du groupe. Le groupe a annoncé qu'elle pourrait être reportée au dimanche.