Mario Draghi se méfie des cryptomonnaies et «réfléchirait à deux fois» avant d’en acheter. (Photo: Licence C. C.)

Mario Draghi se méfie des cryptomonnaies et «réfléchirait à deux fois» avant d’en acheter. (Photo: Licence C. C.)

Le jeu de montagnes russes des cryptomonnaies ne semble pas émouvoir la Banque centrale européenne. Alors que des voix se font entendre pour que les régulateurs prennent le contrôle du bitcoin et des autres monnaies virtuelles, le président de la BCE, Mario Draghi, a réagi mardi dans une vidéo où il répondait aux questions du public.

«Ce n’est pas de la responsabilité de la BCE», a clairement précisé Draghi, appelant aussi le grand public à faire preuve de prudence face aux cryptomonnaies. «Franchement, j’y réfléchirais à deux fois», a-t-il ensuite répondu à un téléspectateur l’interrogeant sur l’opportunité d’acheter du bitcoin.

La descente aux enfers du bitcoin jusqu’à 5.000 dollars quelques semaines après avoir effleuré la barre des 20.000 dollars crée de l’émoi parmi les investisseurs qui ont cru au miracle de ce nouveau type de monnaie. Mais pour le président italien de l’institution monétaire, cette régulation ne fait clairement pas partie des missions de la BCE.

Ce n’est pas de la responsabilité de la BCE.

Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne

Agustín Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), a, de son côté, récemment appelé les banques centrales à mettre fin à ce qu’il a qualifié de «pyramide de Ponzi» des cryptomonnaies, en restreignant leur accès aux banques et infrastructures financières.

Invité lors d’un forum financier à Londres en fin de semaine dernière, le Luxembourgeois Yves Mersch, membre du comité exécutif de la BCE, a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de monnaie et qu’il n’en serait jamais ainsi.

Yves Mersch aussi

Il a aussi critiqué la lenteur et le coût des processus de transaction liés au bitcoin. «À cette vitesse, si vous avez acheté un lot de tulipes avec du bitcoin, elles pourraient bien être fanées au moment où la transaction aura été confirmée», a-t-il commenté. Lui aussi a fait le lien entre le bitcoin et le modèle de Ponzi, qui fait payer les gains des premiers investisseurs par la mise des plus récents.

Les grands banquiers centraux doivent aborder la question des monnaies virtuelles lors du sommet du G20, qui se tiendra à Buenos Aires en mars prochain.