Un piquet de protestation se déroulera devant les locaux de la banque, mardi, entre 12h et 13h, pour dénoncer des «pratiques abusives», selon les syndicats. (Photo: DR)

Un piquet de protestation se déroulera devant les locaux de la banque, mardi, entre 12h et 13h, pour dénoncer des «pratiques abusives», selon les syndicats. (Photo: DR)

Le bras de fer entre la direction de la banque Rothschild et les syndicats s’apprête à prendre une autre ampleur. Deux semaines après avoir été portée à la connaissance du grand public via des critiques virulentes émises par l’OGBL, la situation au sein de l’établissement bancaire bénéficiera d’un nouveau coup de projeteur via l’organisation, mardi entre 12h et 13h, d’un piquet de protestation devant les locaux de la banque.

Organisé par l’OGBL-SBA, le mouvement a reçu officiellement le soutien de l’Aleba, principal syndicat du secteur bancaire, qui a assuré, lundi, être «préoccupé» par la situation actuelle au sein de la banque. Au cœur du conflit, la volonté de supprimer 18 postes dans l’IT d’ici avril 2018, dans le cadre du transfert du service informatique vers la Suisse. Selon l’OGBL, «malgré les sollicitations, tant des délégués du personnel que du personnel concerné, la direction refuse catégoriquement de négocier un plan de maintien dans l’emploi et un plan social».

Thématique des faux cadres supérieurs

En lieu et place, la direction souhaiterait «négocier une convention d’entreprise», assure l’OGBL, qui y voit la volonté de «se débarrasser de ses employés à moindres frais et afin de ne pas ‘nuire’ à l’image de la banque». Un point de vue partagé par l’Aleba qui, dans un langage plus diplomatique, note que «le dialogue entre partenaires sociaux ne se construit toujours pas, tel que prévu par le législateur». Dans une lettre envoyée aux salariés de la banque, le syndicat indique ainsi que «l’Aleba a dû entamer plusieurs procès contre la banque de Rothschild devant les tribunaux du travail».

De son côté, la direction de la banque Rothschild indiquait à Paperjam.lu, fin décembre, que «le projet d’optimisation des infrastructures informatiques a été annoncé aux représentants du personnel d’Edmond de Rothschild (Europe) en avril 2016 dans le respect des lois et usages du Luxembourg». Cette dernière assurait également «favoriser et encourager avec le plus grand soin l’employabilité de ses collaborateurs au travers de mesures d’accompagnement adéquates pour leur permettre de retrouver un emploi, soit en mobilité interne, soit en externe, au terme du projet».

Pour les deux organisations salariales, le piquet de protestation doit également permettre de mettre en avant d’autres problèmes rencontrés, non seulement dans l’établissement de la rue Jean-Pierre Brasseur, à Luxembourg-ville, mais aussi dans d’autres acteurs de la Place, dont notamment la thématique des «faux cadres supérieurs», qui permettrait de contourner la législation sur le paiement des heures supplémentaires.