Gabriela Nguyen-Groza, Martine Kerschenmeyer et Kahina Feknous, accompagnées d’Olivier Courtois, senior client partner du bureau de Bruxelles. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Gabriela Nguyen-Groza, Martine Kerschenmeyer et Kahina Feknous, accompagnées d’Olivier Courtois, senior client partner du bureau de Bruxelles. (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Léconomie luxembourgeoise tourne à plein régime et le problème numéro un dans les entreprises est devenu de trouver des personnes capables d’assumer des fonctions de plus en plus pointues. La compétition internationale fait rage pour trouver les meilleurs talents et, dans le monde de la finance, les bouleversements liés au Brexit accentuent le phénomène. C’est dans ce contexte tendu pour les RH que le consultant américain Korn Ferry a fait le choix d’ouvrir à nou­veau un bureau dans la capitale luxembourgeoise, un peu moins de huit ans après avoir pris la décision de quitter physiquement le pays (en décembre 2010), au cœur de la crise financière.

Ce bureau compte actuellement trois consultantes. Martine Kers­chen­meyer et Gabriela Nguyen -­Groza ont ouvert ses portes en mai et elles ont été récemment rejointes par Kahina Feknous. «En fait, Korn Ferry n’a jamais vraiment quitté le Luxem­bourg, précisent-elles d’emblée. Il y est actif depuis 25 ans, mais comme pour beaucoup de sociétés pendant la crise, il a été décidé de recentraliser les ressources et d’opérer depuis Bruxelles.» Mais une vingtaine de consultants ont continué à se rendre régulièrement dans le pays pour assurer le contact avec leurs clients. Ses responsables pointent aussi que le consultant américain était le seul à l’époque à gérer les besoins des entreprises luxembourgeoises depuis un bureau local et qu’il est aujourd’hui à nouveau le seul parmi le top 5 international à le faire.

«Nous visons beaucoup plus large»

Mais il y a quand même un avant et un après. «Avant 2010, Korn Ferry Luxembourg était essentiellement actif dans l’executive search (le top management, ndlr) dans le domaine de la finance. Désormais, nous visons beaucoup plus large», commentent les trois consultantes. L’entité grand-­ducale se consacre toujours à la re­cher­che de cadres de haut ni­veau, mais opère aussi au niveau de ce qu’elle appelle le «professional search», la recherche de talents dans les étages inférieurs, jusqu’au middle management. «Nous agissons également au niveau de l’industrie, plus uniquement de la finance. Notre clientèle va des start-up jus­qu’aux plus grandes sociétés», précise Kahina Feknous.

Le nom de Korn Ferry est traditionnellement associé à l’image du «chasseur de têtes». Mais là encore, les récentes responsables du bureau grand-ducal entendent tordre le cou à un vieux canard. Non, leur job n’est pas juste d’aller dénicher, voire débaucher, la perle rare. «La moitié de notre activité consiste à donner des conseils aux entités Ressources humaines des entreprises», explique Martine Kerschenmeyer. Des analyses qui peuvent concerner la réorganisation d’une équipe dans le cadre d’un rachat ou d’une phase de transformation digitale, l’évaluation des cadres, l’identification des possibles leaders de demain (leadership management) ou encore l’étude de la motivation réelle des employés. «Notre expérience et les données dont nous disposons nous ont permis de développer une panoplie d’outils pour aider nos clients», poursuit la client senior partner. Le bureau américain peut par exemple fournir une grille de rémunérations pour chaque métier dans un pays donné afin de savoir où fixer la barre.

De candidat à client

Si sa première mission est évidemment de répondre aux demandes de profils des entreprises clientes, Korn Ferry Luxembourg insiste aussi sur la relation à créer avec les candidats, chanceux ou pas. «Sur un petit marché comme le Luxembourg, un candidat peut devenir un client et un client devenir candidat, remarque Gabriela Nguyen-Groza. Pour nous, un candidat est aussi important qu’un client.» S’il est recruté, Korn Ferry assurera un suivi pendant un an au sein de l’entreprise et peut aider à son intégration. S’il n’est pas retenu, le consultant se propose de l’aider via des outils comme l’aide à la rédaction de CV ou un coaching personnalisé.

Notre capacité à ‘sourcer’ dans le monde entier est capitale.

Martine Kerschenmeyer, consultante chez Korn Ferry

Enfin, Korn Ferry insiste encore sur la puissance de son réseau international, qui lui permet de faire intervenir à chaque fois le consultant le mieux à même de répondre à une demande précise. «C’est notre force, résument les trois responsables. Dans un pays comme le Luxembourg, qui a souvent besoin d’aller chercher de la main-d’œuvre à l’étranger, notre capacité à ‘sourcer’ dans le monde entier est capitale. Et pour chaque question, nous trouverons le meilleur spécialiste, où qu’il se trouve dans le monde.»