On construit au Luxembourg. Les grues succèdent aux pelleteuses; les piétons et les automobilistes grand-ducaux ne cessent de découvrir un environnement qui change. Le Kirchberg est un des quartiers ? sinon le quartier ? le plus en mouvement ces derniers temps. La centrale de cogénération, l'extension de la 'Coque', la place de l'Europe?
Rencontre avec M. Fernand Pesch, administrateur du Fonds d'urbanisation et d'aménagement du plateau du Kirchberg. Ce sont son établissement public et lui qui sont responsables du développement du quartier.
Quel est votre rôle exact?
Je suis administrateur général au Ministère des travaux publics. J'y ai la fonction de secrétaire général. En dehors de ça, j'ai été chargé, il y a 20 ans, de présider le "Fonds d'urbanisation et d'aménagement du plateau du Kirchberg". C'est un établissement public, fondé par la loi du 7 août 1961. Il vient donc d'avoir quarante ans. Il a pour mission d'aménager et d'urbaniser une zone qui se situe sur le territoire de la commune de Luxembourg et qui comprend 360 hectares. Cette zone est spécifiquement délimitée dans cette loi organique. Dans un premier temps, nous avons été chargés d'acheter les terrains - ou d'exproprier les propriétaires qui ne voulaient pas vendre. C'était il y a 40 ans. Ensuite nous avons eu à construire le Pont rouge, puis les routes, les canalisations, donc tous les réseaux. Il y a 20 ans, quand je suis devenu président, tout cela avait été fait. Il me restait donc à attaquer l'aménagement et l'urbanisation à proprement parler.
Il y avait le Kirchberg comme grande zone de développement urbain. Le sud du pays, avec Esch-Belval, constitue dorénavant un deuxième pôle. Les deux projets sont-ils comparables?
Esch-Belval est géré par Agora, qui est une société mixte entre l'Etat et l'Arbed. Elle a pour mission d'aménager des terrains qui appartiennent à l'Arbed; les friches industrielles de Belval Ouest ne sont qu'un début. Quarante ans après le Kirchberg, la méthode a évidemment été différente. Les responsables ont fait intervenir les décideurs locaux, les communes. C'est une démarche que je qualifierais de plus démocratique que pour le Kirchberg.
À l'époque, le gouvernement avait décidé que le Fonds devrait s'occuper de gérer le projet. Nous avons rapidement conclu avec la ville de Luxembourg une convention impliquant que les projets que nous présentions devaient tous passer par la procédure communale pour approbation. Nous avons là un pouvoir de décision et d'initiative. Pour Belval, les plans d'aménagement ont été construits avec l'apport des communes. Le plateau du Kirchberg, lui, est une initiative de l'Etat, la commune ne fait qu'approuver: l'initiative vient du Fonds. Il faut bien se rendre compte que c'est l'Etat qui a financé l'opération, via les recettes qu'il tient des ventes qu'il fait de terrains.
Comment est-on arrivé au Kirchberg "d'aujourd'hui" ?
À mon arrivée, nous avions à décider ce que l'on voulait faire du Kirchberg. Mes prédécesseurs avaient fait un choix qui se basait sur la Charte d'Athènes de 1933. Cette charte avait été rédigée par des architectes qui voulaient réfléchir sur la manière dont l'urbanisme allait évoluer dans les années suivantes. Ils étaient arrivés à la conclusion que la voiture individuelle apparaissant, on pouvait adapter l'urbanisme à cette nouvelle donnée. C'est de cette charte que sont nées des villes jardins, comme par exemple Brasilia. Autrement dit, ce sont des routes, entre lesquelles on pouvait mettre les bâtiments, dans des jardins, des parcs, distants les uns des autres.
C'est d'après cette charte que l'on avait décidé, en 1961, de construire le Kirchberg. Dans les années 60, un urbaniste suisse avait conseillé les responsable du Fonds et fait un plan de base. Il avait démarré dans l'idée d'une ville jardin, et c'est dans cet esprit que les premières constructions ont été faites: de grandes routes, des bâtiments solitaires.
Lorsque je suis devenu président en 1981, je me suis alors renseigné, j'ai consulté, regardé, et constaté que le Kirchberg, tel qu'il se dessinait, était en train de se développer dans une direction que je ne pouvais pas cautionner. J'ai toujours le procès-verbal de la première réunion que j'ai présidée: il y avait là des collègues qui s'étaient associés dès le début à ce projet, cette ville jardin. Je leur ai dit: 'Messieurs, j'ai un problème, je ne peux pas vivre avec ça'. Ils m'ont regardé? j'avais 43 ans à l'époque! Ils m'ont demandé d'où je venais! Le projet était lancé, ils m'ont répondu que l'on ne pouvait plus faire marche arrière.
Ce n'était pas ce que je voulais, et j'ai mis 4 ou 5 ans à les convaincre de faire une étude, pour voir si l'on ne pouvait pas revenir à la ville traditionnelle européenne, où les fonctions sont mélangées, où les bâtiments se côtoient, où les piétons ont une chance de se déplacer.
À la fin des années 80, donc, nous avons chargé une équipe pluridisciplinaire de nous présenter un plan avec une maquette. Là, on y a vu le changement radical proposé. Première chose: une autoroute transformée en grand boulevard, avec suppression des grands échangeurs. L'intérêt? Faciliter les liaisons transversales, faire disparaître les sens uniques, pour un gain de 13 à 14 hectares à bâtir. Avec les prix demandés aujourd'hui, cette surface supplémentaire représente déjà une somme respectable: on peut facilement payer l'ensemble des travaux engagés à cause de ce nouveau projet, via la cession des terrains.
Comment ce changement de direction a-t-il été accueilli?
Je me demande aujourd'hui si c'était du courage ou de la témérité de ma part. Ce n'était pas évident dans un pays comme le nôtre où tout le monde connaît tout le monde. Il y a eu des réactions, à la luxembourgeoise. Disons qu'elles n'ont pas été trop dramatiques? mais les gens ont réagi !
Quelle est la philosophie du projet global'
Le Kirchberg est un terrain assez longitudinal, il fallait donc lui donner deux 'centres'. D'un côté, le centre européen et, de l'autre, tout ce qui se trouve près des Foires Internationales. Entre les deux, un grand parc, avec des ramifications, des écoles. Tout cela a été étudié, et nous avons démarré les constructions. En ce moment, en fait, nous procédons à une mise en musique de ces études extrêmement intéressantes. Elles portaient sur tout: le logement, la technique, l'environnement ?
Par exemple, nous avons mis au point une politique de gestion de l'eau qui ne laisse plus l'eau de pluie librement s'écouler dans la vallée: on veut la garder sur le plateau, pour alimenter, par exemple, le petit lac derrière la Coque. Autre illustration: les arbres que nous plantons en ce moment, nous les avons achetés il y a 10 ans. On les avait plantés du côté de la CLT où ils ont pu se développer. Si on avait dû les acheter aujourd'hui, ils vaudraient trois fois plus cher.
Nous avons décidé très tôt d'agrémenter le boulevard par des arbres, et ce pour deux raisons. La première est de couper la perspective, et donc d'empêcher les gens de se croire sur une autoroute. Ensuite, nous y voyions un moyen d'agrémenter le quartier d'une ligne verte.
Aujourd'hui, le Kirchberg déborde de chantiers. Les premiers projets ont-ils été faciles à amener?
Nous avions les terrains, les lotissements, mais j'ai dû prendre mon bâton de pèlerin pour chercher des investisseurs. Le premier que j'ai trouvé, c'était la Deutsche Bank. Je connaissais le directeur de l'entreprise. Il m'a raconté un jour qu'ils avaient eu l'intention de s'installer Grand'Rue, dans l'ancien magasin Neuberg. La ville demandait à réserver 25% de la surface pour des logements. Ils n'avaient ? du coup ? plus assez de surface. Il se demandait quoi faire: il avait les crédits, les autorisations, mais pas de terrain.
J'ai immédiatement proposé qu'ils s'installent au Kirchberg, car j'ai vu vu l'effet locomotive qu'allait entraîner la Deutsche Bank. J'avais raison. En 7 ans, on a construit l'ensemble du quartier bancaire. Et c'est une prouesse dont je suis très satisfait. Nous étions prêts et les entreprises également.
Aujourd'hui, les demandes doivent pleuvoir?
Oui et non, tout s'est fait par étapes. J'ai par exemple dû chercher l'animation. Je l'ai trouvée? à Bruxelles. J'y ai découvert le Kinépolis, et je me suis dit qu'il fallait quelque chose comme ça à Luxembourg. J'ai mis 7 ans pour l'avoir. Ce cinéma apporte beaucoup d'animation. C'est la même chose pour le centre de quartier [NDLR: l'hypermarché Auchan et la galerie commerciale l'entourant]. Quand on a planifié ce centre, on savait qu'il fallait une grande surface. Trop petite, rien n'aurait fonctionné. Il fallait qu'elle soit assez forte pour pouvoir s'imposer. C'est comme ça qu'Auchan a pu s'installer ici.
Pour moi, c'était une évidence et une nécessité que d'avoir une grande surface au Kirchberg. On ne peut pas y attirer vingt mille ou même plus d'emplois sans leur donner la capacité de s'y alimenter et d'y faire des achats.
Les Luxembourgeois auraient aimé que tous ces gens viennent dans la Grand'Rue, entre midi et deux, pour acheter leurs petits pains. On aurait créé à ce moment-là un problème de circulation ingérable. Il fallait trouver quelqu'un qui non seulement construise selon nos plans, mais aussi finance le bâtiment par ses propres moyens? L'Etat a vendu un terrain, il a touché des droits d'enregistrement, mais le complexe a été payé par Hochtieff sur ses propres deniers.
Des promoteurs, on en trouve vingt à la douzaine! Mais, au Kirchberg, nous voulons trouver des investisseurs, et c'est moins évident! Dans le centre du quartier, pour être cohérents et urbanistiquement corrects, nous avons fait faire des bureaux aux 2è, 3è et 4è étages. La Commission européenne s'y est installée... Cela non plus au début n'était pas évident: elle ne voulait pas y aller, et aujourd'hui elle est satisfaite.
Y a-t-il de nombreux points sur lesquels il a fallu travailler pour convaincre les entreprises s'installant?
Toutes les banques savaient qu'il n'y avait pas besoin de faire une cantine dans leur établissement, parce qu'il y allait avoir, dans le centre de quartier, des restaurants.
Les gens doivent pouvoir se promener, ne fut-ce qu'à midi. Il est hors de question de construire une ville où personne ne sort des bâtiments de toute la journée.
Du côté d'Auchan, du cinéma, de la Chambre des Métiers, tout le concept se met en place, mais ce n'est pas suffisant. Lorsque les bâtiments, qui sont actuellement en construction et, d'une manière générale, lorsque le boulevard sera terminé, j'espère que l'on se rendra mieux compte de cette vision de piéton. C'était une ville pour voitures, c'est en train de devenir également un quartier de ville pour piétons. On en a encore pour des années de travaux, mais tout cela se dessine aujourd'hui dans le sens d'une diversification des fonctions, d'une densification et d'une prépondérance du piéton.
Vous parlez de diversification des fonctions, donc de logements, en plus des bureaux et des espaces de loisirs. Où en est-on dans ce domaine? Allez-vous essayer d'assurer une mixité sociale au quartier?
Nous sommes un peu en retard dans le domaine du logement, mais plusieurs programmes vont prochainement démarrer. Pour ce qui est de la mixité sociale, nous avons cédé 20 hectares à la Société d'habitations à bon marché, qui a construit à l'est un ensemble de maisons et d'habitations. Nous négocions avec eux encore une partie plus à l'est, en face de la CLT. Nous essayons d'avoir cette mixité, mais je ne vous cache pas que c'est difficile.
Certaines entreprises reprochent votre politique de vente, à savoir de vendre à des occupants, pas à des promoteurs. Ne pensez-vous pas limiter le développement de la zone à cause de ce comportement?
Non. Voyez-vous, m'associer à des spéculations foncières me pose des problèmes. Je pourrais vendre un terrain pour 1 Euro et, le lendemain, le propriétaire pourrait le revendre 2 ou 3 Euro. On vivrait bien.
Nous avons pris comme idée de base de ne céder les terrains qu'à des utilisateurs finaux. Cela ne veut pas dire que nous ne faisons pas des exceptions, mais elles ne doivent que confirmer la règle. Si j'avais commencé à vendre les terrains à des promoteurs, j'aurais déjà vendu le Kirchberg trois fois! Je n'ai rien contre les promoteurs, mais notre mission est macro-économique. Je peux attirer, sans vider la vieille ville, de nouvelles activités, de nouveaux investisseurs au Luxembourg. Nous en profiterons ainsi deux fois.
Ce que je veux éviter, c'est précisément de vider la ville au profit du Kirchberg. Il est clair que si certaines maisons retrouvaient leur affectation d'origine, à savoir l'habitation, ce ne serait pas une mauvaise chose. Mais c'est un autre débat. Ce que je ne veux pas faire, c'est créer des éléphants vides en ville. Les promoteurs, que font-ils? Ils vous construisent de jolis bâtiments pour vendre. Mais ils ne se soucient pas des conséquences. Et moi, en tant que fonctionnaire, j'ai un objectif d'intérêt général. Je sais que, pour ça, les gens ne m'aiment pas trop, mais c'est comme ça. La semaine dernière, nous avons inauguré la State Street Bank. Clearstream est là également. Il y a des opportunités que l'on ne peut pas laisser passer!
On parle également de problèmes de parking au Kirchberg?
Regardez Utopolis! Si on compte avec les normes habituelles, il faudrait pour le cinéma un parking de 200 places. En ouvrant, ils se sont engagés, dans l'article 6 du contrat, à chercher des synergies avec Auchan et avec les FIL. J'avais préparé le terrain pour les négociations avec les Foires, pour qu'on leur laisse les parkings. Ces places étaient libres contre rémunération, il fallait payer. Le cinéma ne voulait pas, discutait, discutait, discutait! La même chose s'est passée avec Auchan. La direction du distributeur était d'accord, mais ils n'arrivaient pas à un accord.
Au mois de novembre de l'année dernière, j'ai reçu une lettre de M. Simon me disant combien il était heureux de m'apprendre qu'un accord avec Auchan avait été signé pour 2.000 places de parking!
Utopolis est comme le reste du Kirchberg, nous devons procéder de la même manière! Nous ne pouvons pas construire un nombre illimité de places de parking. Pourquoi? Parce qu'ils attirent la circulation! Et nous voulons laisser la circulation hors du Kirchberg! Hors des murs de la ville! À la place de l'Europe, nous construisons 2 200 places de parking en sous-sol. Vous auriez voulu qu'on en construise le double? Un parking vide en journée et un deuxième vide en soirée? Ces places sont pour les fonctionnaires européens et les visiteurs de la salle de concert. Il faut une gestion intelligente, mais pour ça il faut aussi la volonté des gens de participer.
Si, à terme, il y aura assez de parkings, dans les périodes intermédiaires, les dents grincent?
Nous avons pourtant construit plusieurs parkings qui vont à terme disparaître! Il y a actuellement, au Kirchberg, 25.000 places de parking, privées et publiques. On arrive doucement à une saturation. Si l'on en fait plus, nous risquons de ne plus pouvoir gérer la circulation. Le projet du Kirchberg a misé dès le début sur un transport en commun très performant; nous, nous visons un split de 25% au Kirchberg, une fois définitivement urbanisé, entre les transports en commun et la voiture individuelle. Sans cet équilibre, ça ne tiendra pas. C'est pour cela que dans la trace du boulevard, on a mis 2 emplacements, à gauche et à droite, pour le tram. S'il n'y a qu'un côté, l'autre deviendra un couloir de bus. Cela a été prévu au départ, il y a 10 ans!
Est-ce que toutes les polémiques qu'il y a autour du BTB et des transports en commun vous ont handicapé?
Vous savez, en principe, je suis un homme optimiste. Si je n'étais pas optimiste, je n'aurais pas accepté cette mission quand on me l'a offerte. Ensuite, cela ne veut pas dire que je ne sais pas être réaliste. Je ne croyais pas tellement au tramway au départ, c'est pour cette raison que les travaux ont été fait de sorte à pouvoir accueillir un bus sans problème. Nous devions simplement créer la possibilité pour le transport en commun de fonctionner de manière optimale au Kirchberg. C'est ce que nous avons fait.
Sous le dernier gouvernement, j'avais l'impression que cela pouvait marcher. Seulement, lorsque la ville a basculé, et n'a pas voulu du BTB pour son territoire, je me suis dit que tout cela allait être une histoire luxembourgeoise, qui allait durer, durer, durer. Et que l'on fonçait vers des couloirs de bus. Maintenant, je suis évidemment surpris que le dossier ait été réactivé. Je n'ai pas perdu tout espoir, je pense même que le gouvernement réussira à débloquer la chose, quitte à ce que l'on commence les travaux au Kirchberg.
Y a-t-il des choses qui vous rendent encore impatient?
L'achèvement de l'avenue Kennedy! Certains croient encore que le tracé restera sinueux! Si on opère quelqu'un, si on doit mettre hors-service un organe, on coupe, on répare et on rebranche. J'ai essayé de l'expliquer mille fois, ce qui n'est peut-être pas assez, je ne sais pas... Il y a encore des gens qui ne comprennent pas. Je suis d'autant plus impatient que pour nous, et je connais mon métier, la manière dont on a pu gérer les déviations du Kirchberg est un exploit. Nous n'avons pas interrompu la circulation, à part deux petits jours. Le reste du temps, tout a été construit sans que la circulation ne soit coupée! De plus, les travaux progressent: nous sommes en avance de 7 ou 8 semaines sur notre timing, donc ça marche bien. Je serais également très content si l'on ne ratait pas le délai de 2005 pour la place de l'Europe. Mais il y a tellement d'acteurs à inciter, à forcer, à encourager. Ce n'est pas évident.
Le Kirchberg aurait-il pu être possible sans la richesse initiale du pays?
Cela forme un tout. La finalité, pour moi, c'est d'abord de créer une nouvelle ville. Si je fais cette ville correctement, elle incite les gens à vouloir y venir. Des personnes privées, et des "commerçants" - au sens large du terme. Que ceux-ci génèrent des recettes autres que leur présence sur le site, ça me semble évident. Je dois aménager, mais j'ai aussi une fonction économique. Si j'ai le choix entre attirer quelqu'un qui apporte des rentrées fiscales importantes et un autre, ma préférence va vers la première catégorie? toutes autres choses égales par ailleurs!
Sans oublier qu'en tant qu'aménageur, je veux une diversification des fonctions. Mais, à fonctions égales, je préfère ceux qui génèrent des recettes pour l'Etat. Je n'ai pas forcément bien répondu à votre question, je tourne autour du pot. Mais les gens viennent, et trouvent que c'est un endroit où il fait bon vivre, bien travaillé, bien aménagé, qui sait vers où il va. Je n'ai pas d'autre réponse.
Le fonds a 40 ans? durera-t-il après l'aménagement complet du plateau?
Je ne sais pas. Il y a des gens qui disent que puisque c'est un service public, il doit avoir une pérennité, il devrait pouvoir continuer. J'ai toujours vu la chose de manière un peu différente. Je pense que lorsque nous aurons terminé, lorsque cela sera un 'vrai' quartier de la ville, alors il devra être intégré, comme tous les autres. Le chemin est encore long. Il y a beaucoup de terrains mis en veilleuse? Sans oublier, comme nous l'avons abordé au début de l'entretien, Esch-Belval, le sud du pays. C'est une idée qui m'intéresse beaucoup plus que de terminer à tout prix et à toute vitesse le Kirchberg. Ce quartier, une fois que son cadre sera tracé, que l'autoroute sera terminée, que les équipements collectifs publics seront mis en place, pourra continuer son développement tranquillement, à son rythme. S'il ne s'agit plus que de mettre des boutiques ou des logements, cela se fera au cours des années, en fonction des besoins. Ce que je voulais faire avant de m'en aller, c'était dépasser ce cap.
Vous pensez rester encore combien de temps à la tête du Fonds du Kirchberg?
L'avenir nous le dira !