Keytrade Bank vient d’annoncer la nomination de Thibault de Barsy pour diriger sa filiale Keytrade Bank Luxembourg. Il remplace, comme administrateur délégué et CEO, Philippe Voortman, en poste à Luxembourg depuis les débuts du spécialiste belge de la banque et du trading en ligne, en 1999. Philippe Voortman a, selon Keytrade, choisi de «se retirer pour mener à terme d’autres projets personnels».
Thibault de Barsy connaît bien la maison. Cet ingénieur commercial belge formé à la Haute École Solvay avait déjà servi Keytrade Bank, de 2007 à 2011, en tant que directeur Sales & Marketing. «Je travaillais déjà, aussi, pour le développement luxembourgeois, essentiellement depuis la Belgique», explique le nouveau numéro un de Keytrade Bank Luxembourg, en place depuis les premiers jours de 2014. «Je suis aujourd’hui installé ici et j’en suis très heureux. Il faut établir des priorités. Mais il y a notamment une volonté de développement, de visibilité commerciale et d’horizon stratégique élargi.»
Thierry Ternier, CEO de la maison mère, évoque la nouvelle responsabilité de M. de Barsy en ses termes: «Ses talents commerciaux et financiers seront particulièrement utiles pour préparer les transformations de l’après-2015 au Luxembourg.»
Un «terrain de jeu intéressant»
De fait, l’opérateur franco-belgo-luxembourgeois (jadis VMS, Keytrade est intégrée dans le group Crédit agricole) se sentait à l’aise dans un modèle électronique et de courtier «low-cost» mais réfléchissait à sa croissance et à son évolution. Comme l’expliquait à paperJam, il y a quelques mois, le patron d’alors, Philippe Voortman: «En Belgique notamment, nous faisons aussi de la banque directe. Il n’est pas exclu qu’un jour nous augmentions nos services ici, en important ce savoir-faire.»
Est-ce à l’ordre du jour? «Nous allons élargir la palette des services proposés ici et, en tout cas, mieux les faire connaître», explique Thibault de Barsy.
Aller vers un modèle plus bancaire alors que le modèle bancaire luxembourgeois évolue n’a rien de paradoxal dans ce contexte. «Le terrain de jeu est d’autant plus intéressant», glisse Thibault de Barsy. «Chaque institution va devoir se démarquer et développer ses forces techniques et commerciales. Il faut faire de la banque autrement même si le cadre est le même pour tout le monde. Nous avons un savoir-faire, sur un modèle simple et peu coûteux pour le client. Le cadre en Europe sera identique, allant dans le sens d’un fonctionnement transparent. C’est un petit changement de paradigme qui correspond à la façon dont on a abordé les métiers de gestion.»
Les structures patrimoniales sont notamment visées, de même que les avoirs privés des résidents, appelés à être de plus en plus nombreux…
Trio de têtes
Le challenge semble donner un certain enthousiasme à Keytrade Bank, qui s’enorgueillit d’avoir, durant la période de crise boursière et financière, doublé sa taille et sa base de clients en Belgique. C’est la période durant laquelle Thibault de Barsy tenait les rênes du département commercial… L’homme a aussi fait ses armes chez PwC, au sein du groupe Belgacom et chez Maxis Telecommunications en Malaisie.
Après cette première période chez Keytrade Bank, M. de Barsy avait rejoint en 2011 la filiale d’American Express en Belgique puis devenait consultant indépendant, entre autres pour les divisions assurances d’ING et Belfius (ex-Dexia).
Au Luxembourg, il devient CEO et administrateur délégué de Keytrade Bank où, à la tête d’une dizaine de personnes, on trouve aussi désormais Stéphane Jodin, comme coadministrateur délégué, et une Compliance Officer, Leslee Mc Crimmon.
Keytrade Bank Luxembourg fournit des services en ligne aux investisseurs particuliers et institutionnels résidents et internationaux. Banque de droit luxembourgeois, elle a contribué, en 2012, à hauteur de 3 millions d’euros au bénéfice net de sa maison-mère, soit environ 25% du total.