Le programme Known Traveller Digital Identity ne devrait pas être déployé à l’échelle mondiale avant 2020. (Photo: Fotolia / sp3n)

Le programme Known Traveller Digital Identity ne devrait pas être déployé à l’échelle mondiale avant 2020. (Photo: Fotolia / sp3n)

Depuis Marco Polo, voyager pour développer les activités commerciales est un fondement de l’économie. Avec l’explosion démographique et les moyens de transport modernes, les flux de voyageurs augmentent et posent des problèmes de sécurité majeurs.

Sur fond de menace terroriste et de mouvements migratoires massifs, le World Economic Forum et Accenture ont publié en janvier dernier un rapport intitulé The Known Traveller: Unlocking the potential of digital identity for secure and seamless travel, qui pose les bases d’une nouvelle vision de la sécurité basée sur la biométrie et la blockchain. En substance, le KTDI combine des technologies biométriques, cryptographiques et de registre distribué.

Voyageur reconnu: comment ça marche?

Le concept de «voyageur reconnu» repose sur le postulat que celui-ci conserve un contrôle sur l’utilisation de sa propre identité (état civil, données biométriques, historiques des voyages, etc.). En acceptant de les partager avec les autorités en amont de son voyage, il obtient l’équivalent d’un sauf-conduit qui facilite les phases de contrôle tout au long de son déplacement. Le principe consiste donc à détecter les risques et les menaces avant le départ, une approche vertueuse qui renforce la confiance entre les voyageurs et les autorités.

Expérimentations en cours

Pour l’heure, deux États se sont portés volontaires pour expérimenter le dispositif. En janvier, le Canada, par la voie de son ministre des Transports Marc Garneau, a ainsi confirmé son intention de miser sur «l’utilisation de nouvelles percées technologiques pour favoriser des stratégies de sécurité et de sûreté publiques fondées sur le risque, permettant d’accroître l’efficacité des voyages aériens tout en en améliorant l’expérience.» En février dernier, les Pays-Bas ont rejoint le projet. Encore au stade de pilote, KTDI sera ainsi proposé aux voyageurs qui transitent entre les deux pays.

Le programme Known Traveller Digital Identity ne devrait pas être déployé à l’échelle mondiale avant 2020. De nombreuses questions restent encore en suspens, au premier rang desquelles la nature des données personnelles que les voyageurs devront accepter de partager (relevés de compte, études universitaires, dossier de vaccination, données biométriques) et l’utilisation qui pourrait en être faite. Si la transparence est indispensable au projet, elle pourrait rebuter les voyageurs, tiraillés entre le désir d’une plus grande liberté de se déplacer et le respect de leur vie privée.