Au 31 décembre 2011, KBL employait 1.134 personnes au Luxembourg en comptant KTL, Vitis Life et Puilaetco. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Au 31 décembre 2011, KBL employait 1.134 personnes au Luxembourg en comptant KTL, Vitis Life et Puilaetco. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Le cabinet McKinsey devrait conseiller aux directions de KBL et de la BIL de se recentrer sur leur cœur de métier. Chez KBL, dotée d'un nouveau conseil d'administration, tout le monde est préparé à une deuxième vague de réduction d'effectifs, après celle de décembre 2010. La semaine dernière, les syndicats ont envoyé une lettre au personnel que nous nous sommes procurée et dont nous publions le contenu.

« Là où McKinsey passe, l’emploi trépasse. » La triste maxime circule actuellement avec insistance dans les couloirs de KBL. Convaincu de l'imminence d'un deuxième plan social, le personnel attend avec impatience la communication de la direction, censée intervenir début décembre.

Celle-ci aura alors pris connaissance des travaux du cabinet-conseil McKinsey, qui planche sur la stratégie de KBL et de la BIL, depuis que Precision Capital, l’actionnaire qatari, a bouclé l’acquisition des deux établissements (à 100% pour KBL et à 90% pour la BIL, l’État luxembourgeois détenant le reste).

Chez KBL, les consultants sont présents depuis le mois d’août, alors que la transaction a été finalisée fin juillet. Ils se sont aussi déplacés dans les filiales à l’étranger, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne…

1.134 personnes chez KBL au Luxembourg

Au 31 décembre 2012, le groupe KBL employait 2.532 personnes, dont 1.134 au Luxembourg, en comptant l’ensemble des entités (KBL, KTL, Vitis Life, Puilaetco).

L'établissement est doté d'un nouveau conseil d'administration. George Nasra, CEO de Precision Capital, en est vice-président. L'avocat Albert Wildgen, déjà président du conseil d'administration de Cargolux (détenu à 35 % par Qatar Airways), est administrateur.

Fidèle à sa réputation, McKinsey devrait orienter les deux établissements vers un recentrage stratégique et une spécialisation sur leur cœur de métier. Les deux banques pourraient alors continuer leur vie en solo, en limitant les doublons et en réduisant la concurrence sur les mêmes activités.

Selon toute vraisemblance, KBL se concentrerait sur la banque privée, tandis que la BIL se focaliserait plutôt sur la banque de détail et le crédit aux entreprises.

On parle également d’une mise en commun de certains services comme l’informatique, même si les experts de McKinsey ne semblent pas, pour l’instant, avoir passé en revue les services IT.

En attendant, les inquiétudes des salariés sont à leur comble. Les rumeurs se multiplient, au point que des bruits évoquaient encore récemment l’imminence de l’envoi des lettres de licenciement aux domiciles des personnes concernées.

Réduction imminente du personnel ?

Pour tenter de calmer les esprits, les salariés de KBL ont reçu de leur délégation du personnel un email que nous nous sommes procuré. En voici le contenu, qui laisse à penser que le lancement d’un deuxième plan social ne fait plus guère de doute :
« Chers collègues.

Depuis plusieurs mois maintenant, des rumeurs circulent à l’intérieur de la banque sur une nouvelle réduction imminente du personnel.

Croyez bien que les délégués du personnel ne sont pas sourds à ce qui se dit, ou veulent occulter des informations. Simplement, malgré nos interventions au Comité mixte d’entreprise et au conseil d’administration, nous ne sommes pas en mesure aujourd’hui, d’infirmer ou confirmer ces rumeurs.

Dans l’attente de la communication, promise par la direction pour le début du mois prochain, nous souhaitons simplement vous rappeler ce que le Droit du travail prévoit en matière de licenciements collectifs pour raisons économiques :
- la 1re étape, pour entamer les négociations d’un plan social, est la convocation du Comité mixte d’entreprise, pour lui faire part des raisons qui pourraient motiver un tel plan. À l’heure actuelle, cette convocation n’est pas encore intervenue. Les rumeurs sur une réunion, ce mardi, des représentants du personnel avec la direction sont totalement infondées.
- les négociations débutent après cette réunion du Comité mixte d’entreprise et s’étalent sur un maximum de 10 jours ouvrables (ce délai peut être prolongé, si les négociations progressent et nécessitent un temps plus long pour aboutir).

La validité du plan social de décembre 2010 jusqu’au 31 décembre 2012 suppose que, dans le cas de négociations en cette fin d’année, un nouveau plan social (avec de nouvelles conditions) produirait ses effets à partir du 1er janvier 2013.

Enfin, si un nouveau plan social était inévitable, la délégation du personnel démarrerait les négociations à partir des conditions du Plan 2011 – 2012, pour arriver à un résultat encore meilleur sur base de notre expérience passée.

Nous savons pertinemment que ces quelques explications ne vont pas vous rassurer ! Certains, parmi vous, diront également que nous communiquons uniquement pour noircir du papier ou brasser du vent !
Le but de ce communiqué est simplement de faire taire les rumeurs insensées de cartes de pointage désactivées du jour au lendemain, ou de lettres de licenciement envoyées à votre domicile dans le courant de la semaine prochaine.

Nous vous rappelons également la transparence qui avait été la nôtre lors des négociations de 2010 et les comptes-rendus journaliers des discussions avec la direction. Cette transparence restera toujours notre ligne de conduite.

Vos délégués KBL et KTL. »

Fin 2010, KBL avait déjà supprimé 108 emplois dans le cadre du premier plan social.