C’est à une fusion de poids que se prépare KBL European Private Bankers (KBL epb) sur le marché des Pays-Bas. La banque privée, basée à Luxembourg, vient en effet d’annoncer sa volonté de fusionner sa filiale Theodoor Gilissen avec Insinger de Beaufort (IDB). Une opération qui donnera à la nouvelle entité un poids de 20 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

C'est l'acquisition la plus importante que nous ayons jamais réalisée.

Yves Stein, group CEO (KBL epb)

«C’est l’acquisition la plus importante que nous ayons jamais réalisée. Si elle se concrétise, les Pays-Bas deviendront notre deuxième entité en ordre d’importance après le Luxembourg», déclare à Paperjam.lu Yves Stein, group CEO de KBL epb. Et, cerise sur le gâteau, l’opération lui permet aussi de se renforcer sur le marché britannique, IDB disposant d’une succursale à Londres qui gère 1,9 milliard d’euros d’actifs.

Doubler de taille

La signature d’un accord préliminaire, annoncée ce mardi matin, devra être validée par les autorités néerlandaises de la concurrence. Elle devrait être effective au cours du second semestre de cette année. À son terme, KBL epb détiendra 100% du capital. 63% sont actuellement détenus par BNP Paribas Wealth Management depuis 2007, le reste est entre les mains d’IDB Holding, coté à la Bourse de Luxembourg.

«Les deux entités à fusionner sont de taille similaire et leurs activités sont assez proches», note Yves Stein, qui explique que, une fois l’opération conclue, le but sera de créer un nouvel établissement bancaire aux Pays-Bas, avec un nouveau nom, un nouveau comité d’administration et un nouveau comité de direction.

Un acteur qui entrera dans le top 3 néerlandais des «pure players» en banque privée, «doté d’un potentiel apte à devenir le champion domestique dans son métier», précise le group CEO. Il se renforcera aussi sur le plan géographique, Theodoor Gilissen n’étant jusqu’à présent pas actif sur la ville de La Haye.

D'autres opérations en cours

Depuis 2012 et son passage sous contrôle du holding qatari Precision Capital (son actionnaire à 99,9%), KBL epb a la volonté de développer, depuis le Luxembourg, un groupe paneuropéen en banque privée de premier ordre. En 2015, il a ainsi finalisé l’acquisition d’UBS Belgique au sein de Puilaetco Dewaay et a repris la société Hampton Dean en Grande-Bretagne.

À l’automne 2015, Yves Stein avait ensuite annoncé qu’il n’excluait pas une troisième, voire une quatrième acquisition très rapidement. En respectant la stratégie de toujours grandir dans les pays où le groupe est déjà présent (France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, Espagne).

«Ce sont des opérations qui ne se font pas du jour au lendemain», admet-il, pour justifier le léger retard. Mais il confirme par contre l’imminence d’une autre opération de croissance externe. «Nous voulons continuer à être un consolidateur en banque privée.» Sans plus de précisions sur la nouvelle cible.