Les dirigeants de Kaupthing, dont Magnus Gudmundsson, sont mis en cause pour fraude avant la faillite de la banque islandaise. (Photo : Luc Deflorenne/ archives)

Les dirigeants de Kaupthing, dont Magnus Gudmundsson, sont mis en cause pour fraude avant la faillite de la banque islandaise. (Photo : Luc Deflorenne/ archives)

Le Financial Times se fait l’écho des médias islandais et rapporte que des poursuites judiciaires sont officiellement engagées contre les anciens dirigeants de la banque Kaupthing. Ceux de la filiale luxembourgeoise, et plus particulièrement Magnus Gudmundsson, ancien managing director, ne sont pas épargnés. Il est accusé, tout comme Olafur Olafsson, deuxième actionnaire de la banque, d’abus de marché.

Les deux hommes auraient, selon le procureur spécial islandais, sciemment caché des informations décisives sur la santé de l’entreprise aux créditeurs et investisseurs. Parmi eux, un membre de la famille royale qatarie, Cheikh Mohammed Bin Khalifa Al Thani, se serait fait abuser par Olafur Olafsson. Le Qatarien s’était porté acquéreur, via la holding Q Iceland, de 5,1% du capital de la banque islandaise un mois avant la faillite de cette dernière. C’était en octobre 2008.

Les Qataris plumés

Depuis, la famille qatarie a investi massivement au Luxembourg. Dans des banques à nouveau, avec l’acquisition de l’entièreté du capital de KBL European Private Bankers pour 1,005 milliard d’euros, et de 90% de celui de la Banque Internationale à Luxembourg pour 657 millions d’euros.

La filiale luxembourgeoise de Kaupthing, ou en tout cas ses actifs non-toxiques, a été reprise par la famille britannique Rowland (soutenue par l'Etat qui lui a octroyé un prêt de 160 millions d'euros) pour créer la banque privée Havilland. Ses locaux se trouvent d’ailleurs toujours avenue J.F. Kennedy, où les autorités anti-fraude s’étaient rendues en février 2010 dans le cadre de l’enquête diligentée par la justice islandaise.

En Islande, Hreidar Mar Sigurdsson, ancien CEO de Kaupthing et Sigurdur Einarsson, ancien président, sont également accusés de fraude et de manipulation de marché. Ils devront comparaître devant la cour au mois de mars. L’ancienne banque islandaise numéro un est aujourd’hui en cours de liquidation judiciaire sous le contrôle des autorités de la terre de glace. Elle avait failli en octobre 2008 avec deux autres banques islandaises.