François Biltgen, ministre des Communications et des Médias, a confirmé le bon positionnement du Luxembourg dans le secteur ICT. (Photo: Olivier Minaire/archives)

François Biltgen, ministre des Communications et des Médias, a confirmé le bon positionnement du Luxembourg dans le secteur ICT. (Photo: Olivier Minaire/archives)

Les ministres Krecké et Biltgen ont confirmé l’établissement de deux nouvelles entreprises au Luxembourg, spécialisées dans le «gaming»: l’américaine Kabam et la coréenne Nexon y installent leurs quartiers européens.

Le jeu en ligne a de l’avenir. Et le Luxembourg joue aussi. En l’occurrence, le pays abat les cartes de l’image, de la technologie, des infrastructures, de l’environnement législatif et fiscal propice, de la valeur ajoutée et de l’emploi. Lors du salon ICT Spring qui se tient à Luxexpo, François Biltgen, ministre des Communications et des Médias, et Jeannot Krecké, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, ont confirmé le bon positionnement du Grand-Duché, à l’échelle planétaire, dans le secteur ICT.

Mieux, ils ont confirmé de nouvelles implantations d’entreprises, spécialisées dans le «gaming», les jeux vidéo en ligne (à ne pas confondre avec le «gambling», des jeux de casino et de hasard, qui font l’objet d’une tout autre réglementation, sans même parler d’éthique, comme l’a rappelé le ministre Biltgen, également en charge de la Justice).

Traductions à Strassen

On avait déjà expliqué le positionnement stratégique d’OnLive, venue de Palo Alto, en Californie, installer au Luxembourg le centre technologique de ses activités européennes, avec une vision des jeux en ligne basée sur le «cloud computing». Les nouveaux arrivants sont Kabam et Nexon.

Kabam est une start-up américaine, spécialisée dans les jeux sociaux, de rôle ou de quête (comme Kingdoms of Camelot, Glory of Rome ou Global Warfare), très présents sur Facebook notamment. Ce mercredi 29 juin, Kabam a officialisé l’installation de son bureau européen à Strassen. Kabam Europe sera dirigée par Boris Pfeiffer (ancien de Monster Worlwide). «19 personnes sont engagées, en passant par l’Adem», a précisé François Biltgen. «Il y a de la substance et c’est ce que nous demandons», a poursuivi Jeannot Krecké.

La valeur ajoutée locale consiste notamment en une plate-forme de traduction et d’adaptation des jeux en différentes versions, pour le marché international.

Centre européen séduisant

Ferrée à Luxembourg aussi, Nexon est un gros poisson. Une société sud-coréenne bien placée dans la niche des jeux MMO («massive multiplayer online»), qui commercialise des jeux en ligne comme Maple Story, Combat Arms ou Mabinogi. Elle a, entre autres, été une des premières à introduire le modèle de micropaiement en proposant des formules pour l’achat d’objets divers ou d’avatars pour les joueurs.

Nexon Europe est établie au Grand-Duché (le siège se trouve avenue de la Liberté à Luxembourg), avec pour mission de gérer les activités opérationnelles, de développement, de marketing et de relations publiques pour le marché européen. «Les gens de chez Nexon ont été séduits par le pays», glisse Jeannot Krecké, qui stipule avoir entendu, de la part de responsables coréens, des commentaires du genre: «Nous sommes allés à Londres. Nous n’avons jamais vu un représentant du gouvernement. Ici, on a eu une série de réunions, avec un ou deux ministres.»

Nexon Europe, fondée en mars 2007, avait de fait d’abord installé ses pénates en Angleterre. Le 19 mai dernier, lors du voyage en Corée du Sud de la délégation officielle emmenée par le prince Guillaume de Luxembourg et le ministre Krecké, l’aréopage grand-ducal avait visité l’entreprise Nexon, à Gangnam (Séoul). Le représentant de Nexon Europe, Kim Sung-Jin, avait alors expliqué le choix du Luxembourg par des «infrastructures pour les technologies informatiques et financières (qui) sont les meilleures en Europe».

L’attractivité d’une ‘place to be’

Jeannot Krecké insiste sur l’œuvre commune qui a fait, au Luxembourg, «passer l’ICT du statut d’instrument à celui de secteur. Ce qui se passe, ces derniers mois, est assez énorme». Pour François Biltgen, «il y a une plus-value réelle pour l’image du pays, avec un effet d’entraînement, les nouvelles entreprises en attirant d’autres. Le Luxembourg devient ‘the place to be’. Ces nouvelles activités génèrent évidemment des recettes, directes et indirectes. Mais surtout, il y a une présence réelle: nous voulons des personnes ici, qui travaillent et qui décident.»

«Il y a création d’emplois», souligne Jeannot Krecké, qui insiste sur la substance demandée aux entreprises qui s’installent. Et de préciser qu’il l’a rappelé à Zynga, une autre société de gaming (des jeux comme Farmville, présents sur les réseaux sociaux), déjà installée au Luxembourg, en version light pour l’instant… «On veut de la valeur ajoutée dans le pays, appuie-t-il, où l’on ne se résume pas à un environnement fiscal.» Pour le gouvernement, l’attractivité se fonde sur une infrastructure, une connectivité internationale, un savoir-faire démontré. «Tout le monde sait que l’avantage de la TVA par exemple aura fondu en 2015. Mais de grandes entreprises viennent quand même. Et avec une stratégie qui va au-delà de quelques années.»