Même dans les situations les plus catastrophiques, même en période de négociation tendue et donc même lorsqu’un pays membre quitte l’Union européenne, Jean-Claude Juncker ne perd rien de son humour flegmatique.

Un trait de caractère qui sied bien aux circonstances, puisque le président de la Commission européenne était l’invité vendredi de l’institut universitaire européen de Florence en Italie. Commençant son discours en anglais, il a déclaré qu’il avait décidé de poursuivre son intervention en français car l’anglais était «lentement mais sûrement, en perte de vitesse en Europe».

Ce choix était, sur le fond, délibéré à deux jours du second tour de l’élection présidentielle française. «Les Français vont voter dimanche, et je voudrais qu'ils comprennent ce que je dis à propos de l'Europe et des nations», a ajouté Jean-Claude Juncker.

Lors de son intervention, il a parlé de «tragédie» quant à la décision du Royaume-Uni de quitter l’UE et entrevoit une période difficile entre les deux parties.

Le dialogue ne s’annonce en effet pas radieux entre Bruxelles et Londres, comme l’avaient montré les fuites du dîner qui s’est récemment déroulé entre Jean-Claude Juncker et la Première ministre britannique Theresa May.

Jean-Claude Juncker semble toutefois vouloir rester combatif en lançant que «ce n’est pas l’UE qui abandonne le Royaume-Uni, c’est le contraire. Et cela va représenter une différence dans les années qui viennent.»