Pour être élu, Jean-Claude Juncker devra obtenir la confiance de 376 des 751 députés. (Photo: DR)

Pour être élu, Jean-Claude Juncker devra obtenir la confiance de 376 des 751 députés. (Photo: DR)

Jean-Claude Juncker a rencontré cette semaine à Strasbourg les différents groupes politiques du Parlement européen qui, mardi, devront valider – ou non – sa désignation à la présidence de la Commission européenne, en remplacement de José Manuel Barroso.

Le vote aura lieu ce 15 juillet à 12h30. Jean-Claude Juncker présentera peu avant les grandes lignes politiques de son programme devant les eurodéputés, réunis en session plénière.

Pour être élu, l’ex-Premier ministre luxembourgeois devra obtenir au moins 376 des 751 voix appelées à s’exprimer, soit une majorité absolue. Mais de son propre aveu, cette majorité n’est pas assurée en fonction des résultats des dernières européennes, puisque la grande coalition entre le Parti populaire européen (PPE) et les sociaux-démocrates (PSE) ne représente plus que 55% des élus.

Les Anglais et les Hongrois en moins

Au sein même de cette coalition a priori pro-Juncker, il existe des voix dissonantes. Les 20 députés britanniques au sein du PSE ou ceux issus des rangs du Fidesz hongrois de Viktor Orban, représentés au sein du PPE, pourraient voter contre lui. En y ajoutant quelques députés allemands de la CDU, eux aussi réticents, Jean-Claude Juncker devra donc pouvoir compter sur le soutien des libéraux (ADLE) et des Verts européens.

L’ADLE est toutefois très critique et a d’ores et déjà déclaré qu’elle n’offrirait pas de chèque en blanc au candidat Juncker. «Pour nous autres, les libéraux, il est clair que la croissance et la création d’emplois doivent être au cœur du programme politique de la Commission. En outre, le pacte de stabilité et de croissance ne doit être en aucun cas modifié», a déclaré l’eurodéputé allemand Graf Lambsdorff, cité par EurActiv Allemagne.

«Nos priorités sont le renforcement du marché intérieur dans le domaine de l'énergie, des marchés des capitaux et des nouvelles technologies, la mise en place d'une politique migratoire et de la citoyenneté, qui soutient les droits des minorités sexuelles. Nous voulons une Commission qui soit une institution qui guide la politique européenne et utilise pleinement son droit d'initiative», a, quant à lui, déclaré le Belge Guy Verhofstadt, candidat malheureux pour l’ADLE à la Commission, cité lui aussi par EurActiv.

Les Verts européens partagés

Du côté des Verts, il existe une volonté «naturelle» de soutenir Jean-Claude Juncker, puisque les écologistes ont toujours souhaité respecter le principe du candidat tête de liste. Mais certains de ces élus rejettent la candidature du Luxembourgeois, considérant – selon Rebecca Harms, coprésidente du groupe des Verts au Parlement européen – qu’il représente «la mauvaise politique».

Si Jean-Claude Juncker peut donc espérer être élu grâce au complément de ces voix libérales et vertes, il ne pourra mesurer sa «cote de popularité» qu’en la comparant avec celle de ses prédécesseurs. Jacques Santer avait obtenu 52% des voix en 1994. Après lui, José Manuel Barroso avait été élu avec 61% des suffrages en 2004, puis 53% pour sa réélection en 2009.

Dès lors, d’aucuns considèrent que si Jean-Claude Juncker n’obtient pas 53% des votes ce mardi, ce sera un camouflet pour l’expérience des candidats tête de liste.