Joseph Jean Aghina, économiste, passionné de courses automobiles et de voitures anciennes et descendant de l’industriel luxembourgeois Charles Joseph Collart (19e siècle), a démissionné la semaine dernière, avec effet immédiat, de tous ses mandats d’administrateur à l’Automobile Club de Luxembourg: ACL asbl et ACL Services SA. Il a aussi jeté son tablier de président de la Commission sport automobile et voitures de collection, un des quatre comités spécialisés de l’ACL qui a pour objectif de faire le lien entre l’asbl, qui est le principal sponsor des sports mécaniques au Grand-Duché, et la Fédération internationale de l’automobile (FIA).
Son départ serait la manifestation de divergences de vues et d’un manque de suivi de certains projets de l’ACL qui a engagé, depuis un an, la revue de sa gouvernance, après le limogeage de Daniel Tesch en octobre 2013.
Passion et argent
Joseph Jean Aghina avait été un des trois membres du conseil de gérance pour assurer l’intérim de l’Automobile Club qui était resté pendant des mois sans directeur. Il y a consacré beaucoup de temps et d’huile de coude à titre bénévole, son activité n’étant pas rémunérée.
Sa démission ne se résumerait pas qu'à une question d’argent et de promesses non tenues. Il y va des principes aussi, comme l'indique l'intéressé lui-même à Paperjam.lu. «En ce qui me concerne, il ne s’agit pas d’une question d’argent. Même si, au fil des mois, il y a eu des entretiens - et pas des discussions, et encore moins des désaccords... – sur des questions de rémunérations diverses de certaines personnes impliquées. Plutôt de principes...»
La rémunération des administrateurs est devenue une question récurrente au sein de la plus grande association du pays, qui a aussi une vocation commerciale. Des discussions ont été engagées au niveau du conseil d’administration, présidé par Yves Wagner, pour mettre en place un système de rétribution financière à l’attention des mandataires qui y consacrent autant de passion que de travail et de temps, sans être payés en retour.
«Nous sommes conscients que la situation n’est pas normale et nous envisageons de la changer, mais ça prend du temps», indique Yves Wagner dans un entretien à Paperjam.lu. «Il faut une certaine reconnaissance du travail, mais nous y allons doucement», précise-t-il encore.
Il assure regretter le départ d’Aghina en qui il voit un «ami»: «Il a très positivement contribué au fonctionnement du conseil. Je suis sûr qu’il continuera à nous supporter quand nous aurons besoin de lui.»