Rien de moins que 26 candidats avaient postulé pour prendre la direction du centre culturel régional de Mamer, le Kinneksbond. C’est Jérôme Konen qui a emporté la mise et entrera en fonction le 15 mai. À 27 ans, le jeune homme, diplômé de l’Université Paul Verlaine de Metz, a déjà montré son énergie et son sens du texte dans plusieurs mises en scène et mises en espace et fait état de ses talents de gestionnaire, de communicateur et d’organisateur en tant que chargé de production auprès de différentes institutions (Trois C-L, Monodrama Festival, Many Spoken Words au Mudam).
Si la programmation de la saison 2015-2016 est déjà largement bouclée, Jérôme Konen sait qu’il va avoir du pain sur la planche: «Je vais d’abord prendre le temps de connaître l’équipe, avec qui je me réjouis de travailler ainsi que le public et ses attentes.» En postulant à la tête du Kinneksbond, Jérôme Konen a déjà une idée des points forts de l’endroit: «C’est un lieu magnifique avec des moyens techniques exceptionnels.» Ce qui ne l’empêche pas de savoir ce qui doit être amélioré: «Le lieu n’a pas trouvé son identité au niveau national, il y a des créneaux à développer.»
La proximité avec la capitale est à la fois un atout et une faiblesse. Le futur directeur estime qu’il faut offrir autre chose que les salles de la ville d’une qualité suffisante pour attirer un public au-delà du simple voisinage. «Je ne vais pas balayer tout ce qui a été fait jusqu’ici. Le théâtre de boulevard et le cabaret correspondent à une demande. La résidence de l’Orchestre de chambre du Luxembourg fait partie de l’identité du Kinneksbond. Je ne vais pas non plus faire venir des spectacles hyper pointus qui ne toucheront pas le public. L’idée est de construire sur les atouts pour une programmation entre populaire et élitiste.» Cette profession de foi peut passer pour utopique, mais Jérôme Konen sait qu’il arrivera à trouver des jeunes créateurs qui proposent des spectacles «qui n’excluent personne, qui abolissent les frontières et qui soient lisibles par tous.»
Avant sa prise de poste, Jérôme Konen signera aussi sa «dernière» (il utilise le terme, mais n’y croit pas lui-même) mise en scène. Hosanna, comédie grotesque de l’auteur québécois Michel Tremblay, sera montée au Théâtre du Centaure à partir du 12 mai, avec Denis Jousselin et Serge Wolf. «Une histoire purement humaine sur l’identité et la vacuité de l’existence… C’est le type de pièce que je pourrais programmer.» Des semaines bien remplies en perspective, donc.