Jean-Marc Fandel: «À partir du moment où l’on cherche à s’appuyer sur une réglementation moderne, le Luxembourg apparaît forcément sur les radars.»  (Photo: Euroloan)

Jean-Marc Fandel: «À partir du moment où l’on cherche à s’appuyer sur une réglementation moderne, le Luxembourg apparaît forcément sur les radars.»  (Photo: Euroloan)

Ce n’est pas (encore) un transfert de siège, mais clairement, les ambitions du groupe finlandais Euroloan semblent désormais passer très fortement par le Grand-Duché. La société, active dans les services financiers hautement automatisés et spécialisée dans le crédit à la consommation, et déjà opérationnelle en Finlande, en Suède et en Pologne, vient de choisir le Luxembourg comme plateforme de développement à l’international.

Et pour remplir cet objectif, il a fait appel à une pointure en la personne de Jean-Marc Fandel. Âgé de 52 ans, l’ancien CEO de Cetrel (pendant 12 ans) et directeur général de Six Payment Services (après la fusion dont il fut l’initiateur et le réalisateur) devient ainsi le CEO d’Euroloan SA, société établie pour l’heure au Technoport à Foetz. Le groupe Euroloan avait déjà, depuis un petit moment, une idée derrière la tête, puisque la création de la structure luxembourgeoise date de décembre 2015. Le transfert du siège social vers le Technoport, lui, date de février dernier.

«L’idée est d’intégrer ce hub qui est en train de se constituer au Luxembourg autour des activités fintech», explique à Paperjam.lu Jean-Marc Fandel. «À partir du moment où l’on cherche à s’appuyer sur une réglementation moderne, le Luxembourg apparaît forcément sur les radars.»

Une vingtaine de recrues d’ici à la fin de l’année

Euroloan s’est spécialisé dans le développement d’outils entièrement automatisés, permettant l’analyse et l’octroi de crédits, cumulés aux paiements instantanés pour des plateformes mobiles, e-commerce ou des terminaux aux points de vente.

À partir du Luxembourg, le groupe entend donc piloter son développement international, en s’appuyant sur un écosystème déjà bien rodé, mais en plein développement. «Il y a, sur la Place, une disponibilité de personnes qualifiées et motivées», constate M. Fandel. «On entend régulièrement qu’il y a une pénurie en matière de ressources, mais depuis quelques années, avec tout le travail fait par des grands acteurs tels que Amazon, eBay ou encore Rakuten, c’est tout un vivier de talents au top en matière de digital qui s’est constitué ici.»

Il y a, sur la Place, une disponibilité de personnes qualifiées et motivées.

Jean-Marc Fandel, CEO d’Euroloan Luxembourg

Fort de quatre personnes pour ses premiers pas, Euroloan table sur une équipe d’une vingtaine de personnes d’ici à la fin de l’année. Plusieurs recrutements sont déjà calés pour les prochaines semaines. Profils recherchés: des spécialistes disposant à la fois d’un fort bagage IT et services financiers, tout aussi à l’aise avec les modélisations mathématiques qu’avec la réglementation bancaire.

Aider à gérer son budget au quotidien

L’objectif premier d’Euroloan au Luxembourg est d’étoffer l’offre de services et de tendre, notamment, vers des solutions de «personal finance management». «L’idée est de développer un outil permettant, à partir d’un simple smartphone, d’aider tout un chacun dans la gestion de son budget au quotidien. Avec la future directive PSD 2, on peut envisager une agrégation de tous les comptes de cette personne et avec le big data, il est possible de travailler sur la projection et la prévisibilité des dépenses.»

Euroloan ne cible pas que les particuliers. Les commerçants constituent également une cible, et non des moindres. La société travaille ainsi sur l’élaboration d’alliances permettant des paiements directement sur facture, en totalité ou en partie, sans passer par la case carte de crédit. Le tout avec un processus d’analyse de crédit extrêmement rapide (il est, par exemple, d’à peine deux minutes dans le processus développé en Finlande).

Administrateur indépendant

Au 30 septembre dernier, le groupe Euroloan affichait, pour les neuf premiers mois de son exercice, un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros et un bénéfice net de 4,9 millions. En février dernier, une restructuration du capital a été annoncée, avec l’arrivée de nouveaux partenaires financiers, «afin de faciliter le développement du business» avait expliqué le groupe. Une opération qui obligera Euroloan à solliciter une nouvelle licence auprès de la CSSF. Pour l’heure, la société ne figure pas dans la liste des entités surveillées par la Commission de surveillance du secteur financier.

Début 2016, le groupe international de private equity Finstar Financial Group avait déjà injecté 5 millions d’euros d’argent frais et accordé une ligne de crédit de 15 millions pour soutenir son développement.

Quant à Jean-Marc Fandel, il continue, par ailleurs, ses activités d’administrateur indépendant et de professeur adjoint à la Sacred Heart University.