Jean-Luc Dourson: «L’esprit de Bionext Lab est de se poser non pas en concurrence, mais en complémentarité.» (Photo: Maison Moderne)

Jean-Luc Dourson: «L’esprit de Bionext Lab est de se poser non pas en concurrence, mais en complémentarité.» (Photo: Maison Moderne)

Presque trois ans jour pour jour après sa mise à l’écart des laboratoires d’analyses médicales Ketterthill par leur actionnaire – le groupe Cerba HealthCare, en passe désormais de céder la main – leur ex-administrateur délégué, Jean-Luc Dourson, est de retour aux affaires.

«J’ai profité de la clause de non-concurrence qui m’avait été imposée pour me recentrer sur ma vie privée, mais aussi développer et faire mûrir un nouveau projet professionnel», explique-t-il à Paperjam.lu.

Les analyses dans le sang

«Il n’a jamais été question de faire autre chose, mais de me réinstaller dans mon métier», ajoute-t-il aussitôt, notant avoir voulu revenir sur le marché de l’analyse médicale «non pas dans un esprit revanchard, mais avec une approche nouvelle et innovante par rapport aux besoins que peuvent avoir la population et les cliniciens en matière de biologie médicale».

C’est ainsi qu’est né le projet Bionext Lab, dont l’esprit est de déployer toute une palette d’outils et de services, en s’appuyant principalement sur du partenariat, qu’il soit d’ordre public-privé ou privé-privé.

Deux premiers partenaires

En matière de partenariat public-privé, Bionext Lab a obtenu il y a quelques jours à peine un accord privilégié avec le Centre hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) pour la prise en charge de ses activités de laboratoire ambulatoires à travers ses trois sites d’Esch-sur-Alzette, de Niederkorn et de Dudelange.

Le projet n’a pas été imaginé comme étant limitatif au territoire du Grand-Duché.

Jean-Luc Dourson

Du côté privé-privé, Bionext Lab s’est lié au Laboratoire Les Forges du Sud à Dudelange, dont les activités et le personnel ont été officiellement repris par… Jean-Luc Dourson à la mi-janvier.

En pratique et dans un premier temps, les analyses de laboratoire effectuées par Bionext Lab pour le CHEM vont être opérées au laboratoire de Dudelange dans l’attente de la mise en service, d’ici fin mars, d’une toute nouvelle plateforme analytique aménagée – avec des équipements neufs – sur 1.500 mètres carrés au cœur de la zone d’activités Am Bann, à Leudelange.

Un projet transfrontalier

Jean-Luc Dourson s’attend à ce que Bionext Lab puisse à l’avenir étendre son offre de services et d’outils à d’autres entités publiques ou privées, y compris en transfrontalier. «Le projet n’a pas été imaginé comme étant limitatif au territoire du Grand-Duché», précise-t-il, évoquant des projets en France, en Belgique et au-delà.

Il indique encore avoir choisi, fort de ses expériences passées, de développer ces nouvelles activités en nom propre, avec un statut d’indépendant, tant pour la création de Bionext Lab que pour la reprise du Laboratoire Les Forges du Sud. «Il n’y a pas de société de capitaux ni d’associé», insiste-t-il, reconnaissant avoir eu simplement recours à un prêt bancaire pour mener à bien son projet.

«C’est un risque entrepreneurial comme pour toute entreprise qui démarre, sauf que celle-ci relève du secteur de la santé», ajoute Jean-Luc Dourson, désormais à la tête d’une centaine de salariés repris aux Forges du Sud et d’une vingtaine d’autres dont l’embauche a déjà été bouclée par Bionext Lab.