C’est parce qu’il voulait approcher les coulisses du pouvoir que Pasha Rafiy, photographe qui signe ici son premier film, a suivi Jean Asselborn pendant plusieurs mois. L’idée est de capter les rituels et les à-côtés du monde de la politique internationale à travers «un portrait filmé de Jean Asselborn, dans une perspective ‘eat, sleep, work’, c’est-à-dire une position dans laquelle nous serions confrontés aux banalités de la vie d’un homme politique en fonction», explique-t-il. De banal et de quotidien, on voit quelques scènes qui touchent à l’intime de la vie domestique: le petit-déjeuner, le jardinage, le vélo.

Ce personnage me permettait de rentrer au plus près de la diplomatie internationale.

Pasha Rafiy, réalisateur

«Ce personnage me permettait de rentrer au plus près de la diplomatie internationale. Il agit comme cheval de Troie, car en le suivant, j’ai pu entrer en contact et approcher les acteurs de la politique mondiale», déclare le réalisateur.

Travaillant comme directeur de création pour le journal autrichien Die Presse, le réalisateur a adopté une démarche journalistique, même s’il sait que la présence de la caméra n’est jamais totalement neutre. Il est souvent derrière l’homme politique, qui est parfois filmé de très près, ou à l’inverse, comme un personnage sur une scène de théâtre. Il fait oublier sa caméra dans des moments cruciaux comme la rencontre avec Mahmoud Abbas et soigne l’image de manière presque maniaque: symétries, découpages, citations de photographies. Ces images calmes contrastent avec les quelques moments où la caméra est portée à l’épaule, suivant la horde de journalistes, se frayant un passage dans les nuques des gardes du corps.

Le protagoniste principal n’a vu le film que lors de sa présentation lors du Luxembourg City Film Festival. Il avait accepté de ne pas visionner ni rushes, ni montage. «On était d’accord dès le départ que c’était mieux qu’il ne le voie pas avant la sortie. C’est une belle preuve de confiance.»

Le film sort en salles ce soir, avec une avant-première à 19h au Ciné Utopia.