Malgré une enveloppe financière serrée, le bâtiment a pu être livré clé en main et sans ajouts budgétaires.  (Photo: Christian Aschman)

Malgré une enveloppe financière serrée, le bâtiment a pu être livré clé en main et sans ajouts budgétaires.  (Photo: Christian Aschman)

Monsieur Brauch, pouvez-vous nous rappeler le rôle de Soludec pour le chantier de la CSSF?

«Nous avons réalisé tout le bâtiment, des fondations jusqu’à la livraison finale. La réception définitive s’est faite la semaine dernière. L’enjeu était important pour nous, car il s’agissait d’un de nos plus gros chantiers pour ces dernières années. Le bâtiment représente près de 17.000m2 hors sol et 3.000m2 de sous-sol.

Quel défi particulier ce chantier a-t-il représenté pour Soludec?

«Il faut savoir qu’il s’agit d’une soumission publique et que le budget estimé pour la réalisation était au-delà du budget du maître d’ouvrage. Mais celui-ci a reconsidéré son budget et nous a quand même confié la mission. Il s’agit pour moi d’une preuve de grande confiance envers notre savoir-faire et notre entreprise. Toutefois, nous avons dû chercher des économies tout au long du projet. Cela a été un important travail d’équipe avec le client. En plus, de nombreuses demandes supplémentaires sont apparues tout au long du développement du chantier, et malgré cela, nous sommes parvenus à rester dans l’enveloppe budgétaire allouée de 30 millions d’euros.

En quoi ont consisté ces ajouts?

«Il s’agit surtout d’ajouts de confort, concernant par exemple l’informatique ou l’utilisation du bâtiment, notamment d’asservissement. Nous avons quand même livré le projet clé en main et sans ajouts budgétaires, en tenant le délai de deux ans de travaux. Cela a été possible grâce à une excellente collaboration avec notre client.

Cette construction entre également dans une série de bâtiments en béton architectonique blanc que vous avez déjà réalisés.

«En effet, ce nouveau bâtiment vient s’inscrire à la suite de la Commerzbank et du Mudam au Kirchberg, ou encore de la Boîte à musique à Metz que nous avons également réalisés avec du béton architectonique blanc.

Le bâtiment de la CSSF est un bâtiment monolithique, avec une façade régulière, précise et fortement présente dans son environnement. Nous avons élaboré une méthode spécifique pour le montage et le système de fixation de la façade. Ce qui est intéressant est que la façade se porte elle-même, qu’elle n’est ni portante ni accrochée au bâtiment, mais simplement adossée.

Ce projet est un projet vitrine pour votre entreprise.

«Oui, il entre dans la longue tradition que nous avons dans le domaine de la construction et notamment dans le secteur de la construction de bâtiments tertiaires. Nous sommes très heureux d’avoir pu intervenir en tant qu’entreprise générale dans une soumission publique. Ce projet confirme notre savoir-faire dans ce domaine. En plus, c’est un bâtiment qui, par son emplacement stratégique, marque l’entrée de ville. Je suis fier que nous ayons réalisé ce nouveau bâtiment.

Par ailleurs, Soludec œuvre à de nombreux autres projets comme la rénovation de l’hôtel Le Royal. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce chantier?

«Il s’agit d’une rénovation lourde dont l’architecture a été confiée à AS - Architecture Spigarelli Adolfo et Origami Atelier d’architecture et d’urbanisme. Seule l’extension des années 1990 n’est pas concernée. Pour le reste de l’hôtel, il ne reste que la façade, qui sera conservée et nettoyée, et le gros œuvre arrière. Et encore, nous avons dû intervenir en partie sur celui-ci. Environ 150 ouvriers travaillent tous les jours à refaire un bâtiment pouvant accueillir 160 chambres et un tout nouveau rez-de-chaussée. Nous ajoutons également une extension vers l’arrière, dans la cour intérieure, ce qui va doubler la surface de la brasserie. Toute l’infrastructure est nouvelle, la technique est entièrement rénovée, c’est-à-dire le courant faible, le courant fort, le chauffage, la climatisation, la téléphonie… Il n’y a pas un seul câble ou tuyau qui soit resté le même. Outre la technique, il s’agit aussi de créer de nouveaux espaces. Aussi, il y aura du nouveau mobilier dans les chambres, des nouvelles salles de bain. Le lobby sera également totalement repensé et réaménagé. Mais ce qui est encore plus ambitieux est le délai de réalisation, car nous allons finir la plus grosse partie pour novembre. C’est donc un chantier très intense, sans pause pour le congé collectif, ce qui nous permet de planifier une livraison finale en janvier 2016.

Illustrations: AS – Architecture Spigarelli Adolfo/Origami Atelier d’Architecture et d’Urbanisme/Soludec

Vous avez également récemment lancé la vente d’un nouveau projet immobilier rue de Strasbourg. Quelle part occupe la promotion dans l’activité de Soludec?

«C’est une de nos trois activités principales. Il y a la construction pour le secteur tertiaire, avec les bureaux et les grands chantiers publics, les ouvrages d’art et le génie civil, comme le pont Adolphe sur lequel nous intervenons actuellement pour la rénovation, et enfin le résidentiel et la promotion, dont fait partie ce projet. C’est une part de notre activité qui est en pleine expansion. Pour ces projets, la complexité réside en l’acquisition des terrains, les obtentions d’autorisation de permis de construire et le risque financier que de telles opérations représentent. Finalement, si on conjugue ces facteurs, la promotion est presque plus complexe que la construction. Mais cela ne nous freine pas. Nous lançons en septembre plusieurs projets: deux à Belval, la résidence Platon dont nous avons confié l’architecture à Tatiana Fabeck, et la résidence Jazz avec Metaform, et à Hollerich, 20.000m2 de résidence, soit 150 unités d’habitations.»