Vania Henry: «Il nous faut changer nos façons de faire, communiquer là où nos clients et prospects souhaitent nous voir.» (Photo: DR)

Vania Henry: «Il nous faut changer nos façons de faire, communiquer là où nos clients et prospects souhaitent nous voir.» (Photo: DR)

Madame Henry, quelle est la plus grande transformation à laquelle vous devez faire face au sein de votre entreprise/de votre secteur?

«Je pense qu’il y a deux éléments essentiels en ce qui nous concerne: l’accélération de l’information et de la réglementation.

Je m’explique: aujourd’hui, nous avons accès à une multitude d’informations et il faut savoir d’une part faire le tri et d’autre part se faire entendre dans un univers de plus en plus encombré et saturé. Par ailleurs, la réglementation comme la GDPR (General Data Protection Regulation) nous oblige à repenser notre façon de faire, notamment au niveau de la collecte des données - c’est tout aussi bien un défi qu’une opportunité. C’est aussi l’accroissement de la réglementation comme Mifid II (Markets in Financial Instruments Directive) ou Priips (Packaged Retail and Insurance-based Investment Products), qui a un impact direct sur nos clients gestionnaires de fonds et donc sur notre façon de communiquer sur ces enjeux majeurs dans notre secteur.

Quelle incidence a-t-elle sur votre fonction/votre métier?

«L’accélération de l’information implique que tout doit sortir rapidement – on n’a plus le luxe de prendre le temps pour élaborer les informations, et en même temps les attentes de qualité sont les mêmes qu’auparavant, sinon davantage – il faut être très réactif tout en livrant un contenu léché et de qualité. Il faut aussi produire davantage de contenu animé. Quand vous savez que quatre fois plus de clients préfèrent regarder une vidéo sur un produit que d’en lire un descriptif, il n’est pas étonnant que près de 52% des marketeurs au niveau mondial déclarent que la vidéo est le type de contenu avec le ROI le plus élevé.

Quels sont les outils que vous utilisez pour y répondre?

«Je suis sans cesse à la recherche de nouveaux outils, de nouvelles façons de faire, car cela évolue très vite et il est impératif de trouver des outils qui permettent d’être plus efficace, de traiter davantage d’informations et de les diffuser de manière ciblée. Pour prendre un exemple concret, aujourd’hui, vous ne pouvez plus ignorer les médias sociaux dans votre communication d’entreprise - c’est un formidable outil de veille concurrentielle, mais aussi de diffusion de contenus et d’informations. Manager tout cela dans une petite structure peut sembler fastidieux, mais il existe des outils qui vous permettent d’en faire plus, mieux - ce qui est capital quand vous êtes une équipe restreinte. Le choix est vaste et il faut sans cesse rester à la pointe – actuellement, des outils comme Talkwalker (veille e-réputation) ou Hootsuite (gestion de comptes médias sociaux) sont très utiles. Pour la création de contenus vidéo de qualité à un coût parfaitement raisonnable, Makidoo offre une solution vraiment intéressante, très facile d’utilisation.

Quelle est l’incidence auprès de l’organisation de l’entreprise? 

«Il nous faut changer nos façons de faire; communiquer là où nos clients et prospects souhaitent nous voir. Être présents, visibles à travers des contenus qui répondent à leurs attentes, mais aussi à leurs préoccupations – comme la réglementation et les exigences réglementaires qui les occupent actuellement – je pense essentiellement à Mifid II et à Priips, comme évoqué ci-dessus.

Comment contribuez-vous à adapter l’organisation de l’entreprise à cette transformation?

«Pour toute la partie réglementaire, nous avons sans cesse développé notre know-how depuis les débuts de Seqvoia et nous continuons à intégrer cela dans notre savoir-faire; c’est l’un des grands points forts de notre organisation, les capacités des gens qui y travaillent, la connaissance approfondie de l’asset management et de ses enjeux. Par ailleurs, notre récent rebranding est aussi une illustration de notre souci de nous transformer et de refléter notre agilité dans notre identité visuelle; celle qui nous permettra de relever les défis futurs de nos clients.

Comment envisagez-vous de vous transformer?

«La PNL (programmation neuro-linguistique) est un autre axe de développement que nous utilisons pour mieux servir nos clients – le traitement automatique du langage combine linguistique, intelligence artificielle et informatique et nous permet d’automatiser ce qui aujourd’hui ne peut être réalisé que par l’être humain. L’objectif est d’améliorer la fiabilité, la cohérence et la qualité de différents documents.

Comment faire adhérer le comité de direction, le conseil d’administration à cette transformation?

«J’ai l’immense privilège de travailler avec un CEO qui est extrêmement ouvert et prêt à adopter de nouvelles idées, ce qui rend les choses beaucoup plus aisées. Par le passé, dans des contextes différents, j’ai souvent constaté que l’approche ‘business case’ était la plus efficace. Face à une problématique, un argumentaire bien construit avec des enjeux d’efficacité et de rentabilité améliorée à la clé est toujours percutant. Et puis, il faut raconter une histoire; les gens sont toujours sensibles aux histoires - je crois beaucoup au pouvoir du storytelling.»