Norma Bello Cortes a suivi le programme «E-skills for Women» de Nyuko, il s’agit d’un accompagnement de neuf mois pour des femmes qui cherchent à créer leur entreprise. (Photo: Patricia Pitsch)

Norma Bello Cortes a suivi le programme «E-skills for Women» de Nyuko, il s’agit d’un accompagnement de neuf mois pour des femmes qui cherchent à créer leur entreprise. (Photo: Patricia Pitsch)

L’entrepreneuse au caractère bien trempé s’est lancée dans l’aventure il y a deux ans. Norma Bello Cortes profite de la flexibilité que représente l’entrepreneuriat, et vit sa passion à travers son activité de CEO de JES’tudio.

Madame Bello Cortes, quel a été votre parcours jusqu’à ouvrir votre propre société?

«Je suis d’origine mexicaine, je suis arrivée en France en 1994. J’ai travaillé dans l’import-export du marché espagnol dans le domaine agroalimentaire, puis du vin. J’ai ensuite rejoint une société IT au sein des ressources humaines.

Il y a quatre ans, un congé maladie m’a permis de prendre le temps de réfléchir à ce que je voulais faire.

J’ai pu suivre le programme ‘E-skills for Women’ de Nyuko, il s’agit d’un accompagnement de neuf mois où j’ai pu apprendre tous les aspects d’avoir sa propre entreprise, l’administratif, la comptabilité, il faut savoir tout faire!

Ce qui m’a pris le plus de temps, finalement, c’est de trouver le domaine de ma future société.

Qu’est-ce qui vous a séduite dans le fait d’avoir votre propre société?

«J’avais une soif d’indépendance et de liberté. Je n’ai pas vu grandir mes deux premiers enfants, ils étaient à la crèche ou confiés à une nounou. Je voulais pouvoir gérer mes horaires, être beaucoup plus flexible.

En tant qu’employée, j’avais eu beaucoup de problèmes juste pour quelques minutes de retard un matin, je voulais arriver à cette indépendance.

Je crois qu’il faut beaucoup de courage pour se lancer, mais aucune femme cheffe d’entreprise que j’ai rencontrée n’a regretté ce choix.

Il faut encourager les femmes et leur donner la confiance pour se lancer.

Norma Bello Cortes, fondatrice et CEO de JES’tudio

Sur quel genre d’entreprise vous êtes-vous portée finalement?

«J’avais découvert deux ans auparavant les exercices par électrostimulation, histoire de rester en forme. J’adore le sport, je suis moi-même très sportive, et en faisant quelques recherches, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas d’importateur au Luxembourg pour ces électrodes. J’ai donc décidé d’en faire bénéficier une clientèle de cadres et chefs d’entreprise qui veulent rester en forme, mais qui n’ont pas le temps de passer des heures à la salle de sport.

En 2016, j’ai passé le cap en créant ma société.

Qu’est-ce que l’accompagnement de Nyuko vous a apporté?

«Je suis très patiente et persévérante, mais ce programme a été l’élément déclencheur qui m’a décidée à me lancer. Il est dédié aux femmes et nous pousse à nous lancer. Nous étions toutes des mamans, souvent divorcées, ça a beaucoup aidé d’être ensemble.

Il faut encourager les femmes et leur donner la confiance pour se lancer.

Vous avez récemment embauché votre premier employé, comment votre société se développe?

«Oui, je veux développer mon activité, mais doucement. Il faut être très prudente. Avec trois enfants à charge, je n’ai pas droit à l’erreur.

Au début, j’allais sur le lieu de travail ou à domicile de mes clients pour des séances d’électrostimulation, je perdais beaucoup de temps. Mais Nicolas Buck, le président de Nyuko, m’a conseillé de continuer quelque temps comme cela. Ça a été un précieux conseil, car j’ai fait beaucoup d’économies sur un loyer, ce qui a réduit considérablement les risques, tout en construisant ma base de clients.

C’est le réseau qui m’a permis de créer ma société et qui m’aide à la faire grandir.

Norma Bello Cortes, fondatrice et CEO de JES’tudio

C’est le bouche-à-oreille qui a fait votre clientèle. D’où l’importance de créer et entretenir son réseau?

«Oui, j’ai rejoint la Fédération des femmes cheffes d’entreprise, car j’y retrouve une solidarité, un échange de bonnes pratiques. C’est aussi une bonne façon d’étoffer son réseau en bonne intelligence, car nous travaillons ensemble, nous faisons appel l’une à l’autre quand nous avons besoin de prestataires.

C’est le réseau qui m’a permis de créer ma société et qui m’aide à la faire grandir.

Quels conseils pourriez-vous donner à d’autres femmes?

«Il faut avoir le courage de se lancer et être sûre de ce que l’on veut. Il faut s’investir à 400%. Pendant un an, je n’ai pas compté mes heures et je n’ai pas beaucoup vu mes enfants.

Mais aujourd’hui, il y a beaucoup de structures pour obtenir des conseils et un accompagnement au Luxembourg. Le pays facilite beaucoup la création d’entreprise. La clé est de toujours demander conseil à quelqu’un de plus expérimenté.»

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