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Les origines de la société remontent à 1938, avec la création par Jan De Nul, un ingénieur flamand, d’une petite entreprise de génie civil. Aujourd’hui, la troisième génération tient la barre d’un groupe d’envergure mondiale, qui emploie plus de 4.200 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,19 milliard d’euros en 2006.

Le CEO, Jan Peter De Nul (l’une des plus grosses fortunes de Belgique) a en charge les activités internationales tandis que son frère Dirk De Nul dirige les activités en Belgique. Fidèle à la volonté de son créateur, le groupe a su demeurer une entreprise familiale, la totalité du capital étant détenu par des descendants de son fondateur.

Jan De Nul Group est aujourd’hui l’un des deux spécialistes mondiaux (son principal concurrent étant le groupe néerlandais Van Oord) des travaux de dragage et de remblai ainsi que des services maritimes pour pipelines en offshore, de la pose d’enrochements, des travaux de renflouement et du heavy lift en mer. Depuis quelques années, il a également entamé une diversification de ses activités, par le biais de sa filiale Envisan, avec des services à grande échelle dans le domaine de l’environnement.

«Nous avons commencé à Luxembourg en 1996, avec un petit bureau à Steinfort et deux bateaux, retrace Johan Van Boxstael, Financial Director de Dredging and Maritime Management (DMM), filiale à 100% de Jan De Nul Group. En 1999, nous avons décidé de restructurer le groupe et incorporé une SOPARFI au Luxembourg, Sofidra, qui a acheté toutes les filiales. Elle est devenue la société mère, mais Jan De Nul reste le brand name pour l’ensemble de nos activités. Selon les pays, nous sommes parfois connus sous d’autres appellations, DMM, Codralux, European Dredging Management, Vasco...».

Si le centre logistique est toujours en Belgique – où sont amarrés les bateaux –, la totalité du centre financier du groupe a été transférée au Luxembourg, en l’an 2000. «Actuellement, 25 personnes travaillent dans notre bureau de Steinfort. La consolidation du Group Jan De Nul est faite ici, le shape management, la trésorerie... et c’est également à partir d’ici que sont suivis tous nos projets à l’étranger, précise M. Van Boxstael.

Il y a deux ans, nous avons commencé à participer aux missions économiques du gouvernement. Au cours de l’une d’elles, j’ai rencontré le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur. M. Krecké estimait alors qu’en tant que l’un des principaux armateurs au Luxembourg, avec déjà une quinzaine de navires sous pavillon luxembourgeois, et l’intention d’en enregistrer prochainement une quinzaine d’autres, le moment était venu pour nous de quitter notre position isolée à Steinfort», se remémore le directeur financier.

La décision ne tarde pas à tomber. Jan De Nul investit près de 20 millions d’euros dans un bâtiment de 5.000m2, actuellement en construction à Mamer. Il sera livré fin 2009 et pourra accueillir 200 personnes. «Nous avons l’intention d’y loger également un centre de formation, en collaboration avec le Commissariat aux affaires maritimes, pour former des marins et des techniciens travaillant sur nos bateaux.»

Parallèlement, la société a participé aux réflexions engagées par le ministère de l’Economie en  vue de créer un cluster maritime et logistique. Ce dernier fut porté sur les fonts baptismaux l’an dernier, avec onze autres membres fondateurs: Atoz, Chambre de Commerce, CFL Cargo, CLB, Cobelfret, Dexia-BIL, Dredging International, Fortis, ING, Deloitte et PricewaterhouseCoopers.

«Notre objectif est de faire la promotion du pavillon luxembourgeois. C’est pour cela que nous allons participer aux missions économiques. Si cette promotion est efficace, cela ne devrait pas manquer de procurer de nouveaux avantages fiscaux à nos sociétés», admet M. Van Boxstael. Et de poursuivre: «Si nous nous sommes installés au Luxembourg, ce n’est pas seulement parce que le climat est meilleur ici qu’en Flandre! Ce qui nous intéresse, c’est la bonification d’impôts, qui s’élève désormais à 12%. Cela représente des montants considérables, d’autant que nous avons prévu deux milliards d’euros d’investissement dans les trois prochaines années, essentiellement pour de nouveaux bateaux».

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