Le nombre n’augmente que de 12 unités par rapport à 2010, mais de 237 - soit 34,2 % - par rapport à 2009. La barre des 900 était alors franchie. Ainsi, à en juger le chiffre du nombre de faillites, 930, 2011 n’a définitivement pas sonné le redémarrage de l’économie luxembourgeoise.
Ces chiffres proviennent du Statec et ne sont que provisoires. Dans sa traditionnelle analyse des faillites au Grand-Duché, le cabinet Creditreform en a lui en dénombré 918.
Parmi les faillites les plus coûteuses socialement : Socimmo. La faillite de l’entreprise de construction d’Ellange a laissé sur le carreau 470 employés. Parmi les faillites les plus commentées, celle d’Events & More. Les commentaires prédisaient alors, en juillet dernier, l’imminente faillite de sa spin-off Luxembourg & More… finalement déclarée le 22 décembre.
Une tendance lourde
Au-delà de ces faits saillants, l’évolution annuelle secteur par secteur révèle des tendances fortes. Depuis le déclenchement de la crise en 2008, les activités liées à l’immobilier, à la construction, ainsi qu’à la finance et aux assurances sont les plus touchées.
La croissance de ces secteurs est éminemment révélatrice des perspectives de long terme dessinées par les agents économiques, à partir des informations présentes. Or, l’ambiance est actuellement à la morosité. En guise de comparaison, le secteur de l’Horeca, dont les entreprises sont gérées selon des horizons moins lointains, a connu une augmentation des faillites en 2004, mais leur nombre a stagné depuis.
En fait, depuis 1928 et en termes absolus, jamais le nombre de faillites n’a été aussi élevé qu’en 2011, même si les statistiques de l’année écoulée ne sont pas encore définitives, prévient le Statec.
Mais pour prendre encore un peu plus de recul et mieux appréhender l’état de l’économie luxembourgeoise, le nombre de faillites peut être rapporté à celui d’entreprises actives. « Ainsi, depuis 1998, en pourcentage du nombre d'entreprises actives, le ratio le plus élevé a été observé en 2001 avec 3 %, contre 2,9% en 2010 », signale Mike Hartmann, chef d’unité au Statec. Relevons toutefois que le PIB peut continuer de croître si la hausse d’un tel ratio est compensée par une croissance, dans une mesure au moins similaire, de la richesse produite par les entreprises encore actives.
Par ailleurs, parmi les faillites, cette année comme les précédentes, se cachent des faillites « bidon » déclarées dans le cadre de structuration de sociétés. Creditreform évalue entre 800 et 850 le nombre de faillites de sociétés opératives. Ce chiffre s'élevait à 741 en 2001, 698 en 2009, les deux précédents records, selon le cabinet de conseil.